Interrogé par l’ensemble des médias ce lundi, en marge des célébrations du 14 juillet, sur l’accord prévoyant un futur « État de la Nouvelle-Calédonie » , Moetai Brotherson a qualifié le texte d’ « innovant » , poussant la Constitution « jusqu’à ses limites » . « En revanche, ce n’est toujours pas un texte de souveraineté, c’est un texte de fédéralisme. Et puis, ce que je trouve dommage, c’est qu’il a fallu une collectivité à feu et à sang pour qu’on arrive à faire bouger les lignes » , a-t-il commenté .
Comme il l’avait dit à plusieurs reprises dans divers entretiens, le président du Pays estime que l' » histoire » et « le contexte économique et social » du fenua sont différents de ceux de nos voisins du Caillou.
De son côté, Tony Géros « n’arrive pas à comprendre » cet accord, en particulier la création d’une nationalité calédonienne. « On a beau tourner l’accord dans tous les sens, on n’a jamais vu cette expérience politique. On n’a jamais vu un pays souverain avec deux nationalités à l’intérieur, dit-il.
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Le président de l’assemblée de Polynésie renchérit. « Nous, ce qu’on souhaite, c’est la souveraineté pleine et entière dans le processus Onusien. Or là, ce qui s’est passé ne s’est pas passé dans le processus onusien. Tout s’est fait à l’intérieur de la République. On se demande comment son interprétation au niveau international pourra être effectuée du fait que les représentants de l’ONU n’ont pas participé à la construction de cet accord » .
Une point de vue partagé par Moetai Brotherson. « Il y a une forme de reconnaissance qui, à l’international, en lecture du droit international, ne vaut rien. Mais il y a des éléments intéressants » .

La députée LIOT Nicole Sanquer, elle, s’est dite « pleine d’espoir » . « C’est cela l’urgence pour ce pays, qu’il puisse travailler sur cette fameuse reconstruction (…). On sait que le chemin est encore long, cet accord doit être validé au Congrès, à l’Assemblée nationale et au Sénat. Évidemment, le peuple Calédonien aura le dernier mot, puisqu’une consultation populaire est prévue » .
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Et la cheffe de file de A here ia Porinetia d’ajouter. « On n’a pas la même histoire. Eux, ça fait plus de 30 ans qu’ils sont engagés dans ce processus d’autodétermination. Mais c’est vrai que ça peut interroger certains qui défendent l’idée du pays associé, de la souveraineté avec la France… Mais nous ne sommes pas prêts à entrer dans ce dialogue institutionnel avec la France. Il y a beaucoup plus d’urgences sur le terrain, notamment la lutte contre la vie chère » .