TNTV : On dit que vous incarnez la gentillesse dans un monde politique souvent dur, comment comptez-vous vous faire respecter tout en gardant votre style et votre personnalité ?

Kainuu Temauri : « Je voulais commencer par dire que je suis très heureux de m’exprimer aujourd’hui devant tous les Polynésiens. Bien sûr que j’ai mon style, je pense que j’ai mon équipe qui me connaît assez bien. Je suis en fait très au fait de tous les secteurs qui sont les miens, donc je ne pense pas que je vais avoir des soucis pour me faire entendre ».

TNTV : Vous venez de prendre vos fonctions, quelles sont vos priorités ?

Kainuu Temauri : « On a une très grosse échéance qui arrive à deux ans maintenant avec les Jeux du Pacifique. J’accorde une attention particulière à la structuration de mes secteurs, que ce soit au niveau de la jeunesse, de l’artisanat, de la prévention contre la délinquance. Tout ce que je souhaite, c’est pouvoir donner les armes nécessaires à l’ensemble des acteurs de mes secteurs pour qu’ils puissent déployer leur politique à leur niveau ».

TNTV : Le monde du sport en Polynésie manque d’infrastructures. Les travaux de rénovation des sites de compétition pendant un an justement en vue des Jeux du Pacifique vont perturber les activités des fédérations, comment allez-vous réorganiser tout ça ?

Kainuu Temauri : « C’est sûr que le dialogue avec les fédérations doit avoir lieu. On a déjà initié tous ces échanges avec eux. Je tiens encore une fois à les rassurer sur ce point-là. On a des solutions à leur proposer pour pouvoir continuer les activités en attendant la préparation des Jeux. Je tiens encore une fois à les rassurer, je suis très au fait de toutes leurs problématiques et tous les enjeux qui y sont liés. On est là pour eux ».

TNTV : Toujours sur les Jeux du Pacifique, il y avait cette interrogation sur la piscine olympique. Est-il toujours question de faire une piscine hors sol du côté de Mamao ?

Kainuu Temauri : « Tout à fait. On est bien sur la construction d’une piscine mobile placée sur Mamao. Elle sera positionnée de manière éphémère pour la durée des Jeux. Et puis on est en train de travailler sur les solutions de repli post Jeux. Donc on a bien sûr des pôles d’attractivité à développer au niveau du sportif, un travail qui doit rentrer dans le cadre de la décentralisation. On a commandé une étude pour pouvoir déterminer quelle serait l’autre solution de repli puisqu’on a deux bassins, un de 25 et un de 50 mètres qu’il va falloir replacer ».

TNTV : Combien coûte ce type d’infrastructure ?

Kainuu Temauri : « Sans avoir forcément les chiffres précis en tête, on n’est pas loin des 2 milliards sur les deux bassins. Cela va constituer un héritage important pour nous par la suite, puisqu’encore une fois, on aimerait attacher une attention particulière sur ce côté héritage en fait des Jeux, pour que les Jeux du Pacifique ne soient pas qu’une manifestation sportive, que ça puisse être intégré dans des politiques publiques plus globales, notamment sur le sport de masse pour dynamiser le tissu sportif polynésien ».

TNTV : La jeunesse est au cœur de votre portefeuille. Quel regard portez-vous sur celle-ci ?

Kainuu Temauri : « J’ai un regard particulier sur la jeunesse, c’est là où j’ai fait mes premières armes, en tout cas sur la commune de Punaauia. Je suis aussi très au fait des enjeux qui sont liés à ce portefeuille. Forcément, c’est un secteur clé en fait si on veut bâtir la société polynésienne de demain. Donc je suis très content en fait que le président Moetai Brotheson me confie ce portefeuille clé ».

TNTV : Il semblerait que le dispositif Pass’sport ne soit pas reconduit, est-ce le cas ? Pourquoi ?

Kainuu Temauri : « A l’heure actuelle, il faut savoir que le dispositif Pass’sport est un dispositif qui relève de l’État. Il a décidé d’arrêter le dispositif, en tout cas en ce qui concerne la Polynésie française. De notre côté, avec la direction de la jeunesse et des sports, on a actuellement un travail sur un texte qui va encadrer les aides financières dans le domaine du sport. C’est l’occasion pour nous de recréer le dispositif, puisqu’il n’existe pas de manière réglementaire dans notre réglementation polynésienne ».