Opération rebranding pour le Pass’sport.
Ce jeudi, en ouverture de la deuxième séance de la session budgétaire, la représentante Tapura Tepuaraurii Teriitahi a interpellé le gouvernement sur la suppression du dispositif, financé par l’État français depuis 2021 pour aider les familles à inscrire leurs enfants dans les clubs sportifs et écoles de danse.
« Ce dispositif a été un véritable succès et beaucoup de foyers polynésiens en ont bénéficié. Il a contribué de manière concrète à lutter contre l’inactivité, à favoriser l’insertion sociale, à prévenir les maladies liées à la sédentarité, tout en dynamisant l’activité de nos fédérations, de nos clubs sportifs et de nos écoles de danse », a-t-elle déclaré, regrettant que sa fin « laisse de nombreuses familles démunies face au coût des inscriptions ».
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Une efficacité que n’a pas contesté le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kainuu Temauri. ‘Oui, le Pass’sport a été un véritable succès. Il a permis à beaucoup de nos jeunes, principalement ceux issus des quartiers prioritaires et des archipels, d’avoir accès à une pratique physique et sportive régulière au sein de nos associations » . Mais, a-t-il ajouté, « quand on est sortis des Jeux olympiques, et dans un contexte budgétaire tendu au niveau national, les moyens qui ont été alloués à ce dispositif ont été considérablement réduits. Malheureusement, certaines collectivités n’ont pas pu bénéficier de ce renouvellement, c’est le cas de la Polynésie française » .
Avec près de 5 000 jeunes concernés et 202 associations impliquées sur l’année scolaire 2024-2025, pour un budget total de plus de 60 millions de francs, Kainuu Temauri a reconnu que la notification tardive de la non-reconduction, en juin 2025, n’avait pas permis au Pays de mettre en place une alternative immédiate pour la rentrée. « C’était un peu chaud pour nous pour pouvoir mobiliser autant de crédits en aussi peu de temps » , a-t-il concédé.
Le Maohi Pass, outil « transversal »
Ainsi, le remplaçant du Pass’sport a été trouvé… à compter de la rentrée sportive de janvier 2026. Il s’agit du Maohi Pass dont le financement sera assuré par le Fonds de prévention sanitaire et sociale, à hauteur de 60 millions de francs, soit du même ordre que son prédécesseur. Le ministre insiste : « Au-delà du changement de nom, notre volonté est de poser une politique transversale. Dans l’urgence, nous redéployons le dispositif sportif, mais il sera progressivement complété par deux autres mécanismes : le Pass Jeune, en cours d’élaboration, et le Pass Culture, porté par mon collègue ministre de l’Éducation et de la Culture » .
« Je me dois, en tant que ministre des Sports, de pouvoir favoriser le sport de masse et le sport pour tous. Nous avons des enjeux en termes de santé publique, notamment l’obésité et les addictions. Le sport peut réellement être un outil de lutte contre les addictions » , a-t-il encore déclaré.
Kainuu Temauri a tenu à rassurer, au passage, les associations, « cheville ouvrière » des politiques publiques. « Elles sont un véritable pilier de la cohésion sociale et du sport de manière générale. Le gouvernement poursuivra son accompagnement financier, notamment dans la perspective des Jeux du Pacifique de 2027 » , a-t-il conclu.
