Chute du gouvernement Bayrou : les élus polynésiens redoutent de nouveaux blocages

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    La chute du gouvernement de François Bayrou, renversé après seulement neuf mois à Matignon, ouvre une nouvelle phase d’instabilité politique. Les élus polynésiens, de Teva Rohfritsch à Mereana Reid Arbelot, déplorent une “valse des gouvernements” susceptible de renvoyer leurs dossier aux calendes grecques.

    François Bayrou démissionnaire, Manuel Valls sur la selette, et des élus ultramarins inquiets. À l’image de Moerani Frébault quelques heures avant lui, le sénateur Teva Rohfritsch craint que cette crise parlementaire, inédite dans la Ve République, ne se prolonge. « Ça veut dire qu’on va être à nouveau dans une période d’instabilité, le temps que le Président de la République renomme un nouveau Premier ministre, et puis que celui-ci constitue son gouvernement, donc on est reparti dans de l’instabilité malheureusement, ce qui veut dire que tout ce qui est en cours est suspendu » , rappelle-t-il.

    Surtout, l’élu s’inquiète du niveau de la dette publique : « La situation est grave depuis quelque temps déjà, on en est à une valse des gouvernements depuis deux ans. (…) On est dans une voie sans issue, parce qu’on peut bien se dire que le prochain Premier ministre ou la prochaine Première ministre (…) aura la même situation de la dette publique, aura la même situation du défaut de majorité, donc on ne voit pas comment elle pourra durer aussi longtemps que François Bayrou, si ce n’est plus, alerte-t-il. Le nouveau gouvernement doit revoir une copie, mais avec le même déficit en face et la même nécessité certainement de faire des économies sur la charge publique tout en préservant les fondamentaux que sont l’éducation, que sont les armées en ces périodes de tension« .

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    “On est là pour ne jamais baisser les bras”

    Du côté de Moetai Brotherson, c’est la question des interlocuteurs qui domine. « Ce n’est pas le premier changement de gouvernement que la Polynésie subit à distance. J’espère que ce sera le dernier, avant les prochaines élections présidentielles. (…) Il faut voir déjà si on va récupérer les mêmes interlocuteurs dans le nouveau gouvernement qui va se former. Et si ce n’est pas le cas, à ce moment-là, il faudra réexpliquer ».

    Il insiste sur l’importance de la stabilité. « L’important, c’est la stabilité. On a connu, nous, de 2004 à 2013, ces situations d’instabilité. On a bien vu ce que ça provoque. Donc oui, ce qu’on appelle de nouveau, c’est une forme de stabilité » .

    La députée Mereana Reid-Arbelot partage ce constat, tout en rappelant l’urgence de poursuivre les combats engagés : « Un gouvernement qui tombe, ça veut dire qu’il y a eu un mécontentement, il y a eu un manque de communication, un manque d’ouverture. C’est un échec finalement. Donc, on ne peut pas se réjouir d’un gouvernement qui tombe. (…) Finalement, si le Parlement n’est pas dissous, on continue à travailler sur les propositions de loi. Je pense notamment au texte que je rédige actuellement sur le nucléaire. Si on a le soutien du gouvernement, c’est mieux. Mais si on a le soutien des députés et des sénateurs, c’est bien aussi. On peut continuer le travail de certains dossiers même en période actuelle où on a un gouvernement démissionnaire. Il ne faut surtout pas s’arrêter de travailler (…) On est là pour ça au final. On est là pour ne jamais baisser les bras » .

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