Violences sur mineurs : l’antenne de l’Ofmin verra bien le jour en Polynésie

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    Le projet n'est "pas tombé à l'eau" mais prend simplement du temps, assure le commandant des Outre-mer de la Police nationale Jean-Baptiste Dulion. Une antenne de l'Ofmin, service national d'enquête et de lutte contre les violences faites aux mineurs, verra bien le jour en Polynésie française.

    La création d’une antenne de l’Office mineurs de la police judiciaire, avait été annoncée l’année dernière lors de la venue de Véronique Béchu, ex-cheffe du pôle stratégie de cet organisme. L’antenne polynésienne de l’Ofmin est bien inscrite dans un arrêté daté du 4 novembre 2024 et publié au Journal officiel. Mais depuis, le projet semblait gelé. Aucune date officielle n’a été donnée pour sa mise en place au fenua.

    L’Office mineurs, lancé en 2023 par le Gouvernement central, est un service d’enquête qui a pour mission de lutter contre les violences faites aux plus jeunes : pédocriminalité, harcèlement, cyber-harcèlement…

    « L’office aura toute son utilité ici en Polynésie française. »

    En visite à Tahiti, le commandant des Outre-mers de la Police nationale, Jean-Baptiste Dulion, assure ce mercredi au micro de Tahiti Nui Télévision que le projet « n’est pas tombé à l’eau ». « Je ne sais pas pourquoi cette information a circulé. La mise en place des textes, les textes d’organisation, de déploiement, ça prend un certain temps. La structure est nouvelle. Il y a le temps de l’annonce et après, il y a le temps de la mise en route. Dans les textes, il est bien prévu qu’une antenne Ofmin sera bien présente au sein de la DTPN de la Polynésie française. Donc il n’y a pas du tout d’abandon du projet, d’autant que, comme vous le savez, une grosse part de l’activité de la DTPN malheureusement concerne des violences intrafamiliales qui malheureusement impliquent de nombreuses fois, dans de nombreuses hypothèses, des mineurs. Au contraire, l’office aura toute son utilité ici en Polynésie française. »

    Des antennes de l’Ofmin sont également prévues aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie ou encore à Mayotte. Un « projet d’envergure » qui demande donc du temps, même s’il s’agit d’un « dossier prioritaire pour la Polynésie » estime Jean-Baptiste Dulion.

    La future équipe locale de l’Ofmin devrait être composée d’agents déjà en poste et de spécialistes de l’Hexagone.

    Lutter contre la cyber-pédocriminalité

    Sa création pourrait, entre autres, permettre de renforcer la lutte contre la cyber-pédocriminalité. Selon les services de police, de plus en plus d’affaires de mineurs contactés sur les réseaux sociaux par des pédocriminels sont mises au jour.

    Autre outil pour lutter contre ce fléau, l’accès simplifié pour les Polynésiens à la plateforme en ligne Thésée permettant de centraliser les plaintes et de croiser les informations pour retrouver des cybercriminels, souvent hors du territoire. Un dossier « pris en compte par le directeur territorial » de la police nationale assure Jean-Baptiste Dulion.

    Pour les agents de la DTPN, la création de l’antenne de l’Ofmin est essentielle pour renforcer la protection des mineurs. D’autant que les jeunes victimes de violences sont souvent les plus exposées à d’autres dangers : alcool, drogue… « Dans certains milieux, vous avez une accumulation de circonstances. Vous avez l’alcool, la drogue, la promiscuité, les difficultés de vie de certaines familles qui font que c’est un cocktail explosif qui, bien entendu, impactera nécessairement, malheureusement, des mineurs. »

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