« Vous semblez avoir pris un abonnement au tribunal », soupire la présidente du tribunal, lasse. Face à elle, un homme de 46 ans, originaire de Huahine, qu’elle a condamné… la semaine dernière. Ce jeudi, il comparaît encore pour des violences sur son ex-compagne, survenues ce mardi, en présence de la fille de cette dernière.
Alors que son ex-compagne déjeune à son domicile, il se présente chez elle sous prétexte de vouloir rembourser les objets qu’il avait cassés lors de leur dernière dispute. Lorsqu’elle lui demande sans ménagement de partir, il refuse, l’attrape par le bras et la taille, et l’empêche d’appeler les gendarmes. L’altercation prend fin à l’arrivée du grand-père, prévenu par la fille de la victime.
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Le prévenu n’en est pas à sa première comparution en 2025, loin s’en faut. Le 27 février 2025, il écopait d’un an de prison, dont six mois avec sursis, puis le 2 octobre, de 400 000 francs d’amende pour des violences sur la même victime. Au total, 21 mois de sursis pesaient déjà sur lui.
Malgré cela, il décide donc de faire fi de l’interdiction de contact pour mettre un « point final » à leur relation. « « Nous sommes démunis face à votre entêtement à ne pas respecter les décisions de justice », déplore la présidente.
Le parquet, dénonçant une attitude de provocation et de défi envers la justice, a requiert six mois de prison ferme avec mandat de dépôt. « Il ne se passe pas une semaine sans qu’il réitère », souligne la procureure, estimant que le prévenu « nargue » l’autorité judiciaire.
Son avocate, Me Chloé Atlan, tente d’expliquer la situation par une « relation toxique” de six ans et « l’envie irrépressible » de son client d’avoir avec son ex « une dernière conversation ». En vain. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet : six mois de prison ferme assortis d’un mandat dépôt, avec interdiction de contact avec la victime pendant deux ans.
L’homme a été immédiatement conduit à la prison de Nuutania à l’issue de l’audience.