C’est le collège de la jeune fille qui a fini par prévenir les autorités. L’adolescente présentait des hématomes au visage, ce qui a fini par alerter l’un de ses professeurs. Après la mort de sa mère il y a 3 ans, c’est son père, 43 ans aujourd’hui, qui s’est chargé d’élever la fratrie. Mais à la dure, voire à la très dure.
La jeune fille a raconté subir régulièrement des violences de la part de son géniteur et avoir aussi eu la tête rasée par l’une de ses tantes. « Je reçois des coups depuis que maman est décédée », a témoigné devant les enquêteurs la jeune victime qui s’est vu délivrer 10 jours d’ITT après examen d’un médecin.
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Un constat accablant, mais qui n’a pas conduit à une remise en question du père de famille. « Je suis seul avec mes 4 enfants. Je leur dis de ne pas sortir le soir (…) Un soir, elle est sortie et elle avait des suçons dans le cou…à 14 ans (…) Certains parents frappent leurs enfants jusqu’à la mort, Moi, je l’ai juste corrigée », a lancé sans ciller le prévenu qui a reconnu être un consommateur régulier d’ice.
« Avant la loi française, nos parents nous tapaient pour nous mettre dans le droit-chemin », a-t-il cru bon d’ajouter, reprochant à sa fille des « fugues » à répétition. Quant à son aîné, à peine majeur, il l’a « foutu dehors », car il frappait, selon lui, les autres enfants de la famille.
Depuis les faits, l’adolescente a été placée dans une famille d’accueil « où elle est très bien », a souligné son avocat : « Elle ne fugue plus. Elle a enfin trouvé la paix loin de son père ».
Mais les coups qu’elle a subis auraient, selon, lui engendré « des complications médicales », notamment un « bassin déplacé ». Or la jeune fille dépend de son père pour ce qui est de la CPS, mais celui-ci ne paye pas ses cotisations.
« Il n’y a plus de remboursement des frais médicaux. Il faut faire soigner son dos, mais sa famille d’accueil ne peut pas le faire, car elle n’en a pas les moyens », a déploré l’avocat en réclamant que le prévenu soit déchu de son autorité parentale.
« En fonction des origines et de la culture, on a un rapport à la violence qui peut être différent. C’est un père qui élève seul ses 4 enfants et sa fille avait 53 absences injustifiées dans son établissement (…) Ce n’est pas un récidiviste. Il a des difficultés avec un seul de ses enfants », a plaidé, en défense, l’avocate du quadragénaire.
Le père a finalement été condamné à 12 mois de prison avec sursis ainsi qu’à suivre un stage de responsabilité parentale. Le tribunal a également accédé à la demande de l’avocat de la jeune fille en prononçant le retrait de son autorité parentale. Une mesure qui permettra notamment à l’adolescente d’être « rattachée à sa famille d’accueil pour la CPS ». Une expertise médicale a aussi été ordonnée.