La messe est dite pour le père Noël Ato Nohotemorea. Du moins pour ce qui est de la justice des Hommes, en première instance, l’ex-ecclésiastique ayant annoncé qu’il allait faire appel.
Jugé il y a une semaine pour abus de confiance par le tribunal correctionnel, l’ancien prêtre, qui officiait à la tête de plusieurs paroisses de la Presqu’île, a connu son sort ce mardi, matin.
– PUBLICITE –
L’intéressé a été condamné à 4 ans de prison dont un an ferme. Les magistrats ont considéré qu’il avait bien floué le Conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti (Camica) pour un montant de 13,7 millions de francs en empochant les fruits de la quête.
Mais aussi qu’il en avait fait profiter plusieurs de ses proches, dont son frère et sa sœur, qu’il avait embauchés. Ces derniers ont, eux aussi, été condamnés à des peines de 10 mois de prison avec sursis.
L’ex-prêtre avait également bénéficié des largesses de l’une de ses paroissiennes. Celle-ci lui avait offert des vacances aux Etats-Unis et il lui avait demandé de lui acheter un pick-up d’un prix de 3,3 millions de francs.
“Il nous disait qu’il avait besoin d’un véhicule à la hauteur de ses combats contre les démons (…) On s’est fait avoir”, avait témoigné cette fidèle.
Outre l’année de prison ferme, l’ex-prêtre a aussi été condamné à rembourser le Camica avec ses proches et à lui payer un million de francs de dommages et intérêts au titre du préjudice moral. Il devra aussi verser 2,1 millions de francs à la paroissienne flouée.
Son avocat, Me Cross, a annoncé qu’il ferait appel du jugement. « On a fait la démonstration qu’il n’y avait pas d’abus de confiance, mais le tribunal en a décidé autrement« , a-t-il regretté.
Démis de ses fonctions par le pape François en 2024, le père Noël Ato, qui s’était présenté avec ses habits de prêtre à l’audience, fait aussi l’objet d’une autre enquête, cette fois pour des viols supposés sur une paroissienne. Il conteste les accusations. Les investigations sont toujours en cours.



