Une série de violences conjugales, et un point de non-retour. Ce lundi, le tribunal correctionnel a condamné un homme coupable de violences sur sa concubine, échelonnées depuis le printemps dernier. En effet, depuis avril, les disputes, souvent alimentées par l’alcool, rythmaient leur vie commune.
Celles-ci avaient dégénéré le 13 mai, lorsqu’il avait menacé le patron de celle-ci, restaurateur sur la Presqu’île, menaçant de l’ « envoyer à l’hôpital » . La veille encore, le 11 mai, une nouvelle scène de violence éclatait, révélant un cycle déjà ancien.
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Ce dimanche, le couple se dispute au carrefour de Taravao. L’homme reproche à sa vahine de ne pas avoir apporté assez d’argent et insulte le patron, qui ne la paie « pas assez » et n’honore pas, selon lui, une promesse d’achat de scooter. Il l’insulte, persuadé que sa compagne est exploitée. Le ton monte devant les témoins. Il pointe alors une baguette de pain en sa direction. Pris de honte d’être vu en train de se disputer, il lui attrape l’oreille pour s’éloigner. À la barre, il reconnaît qu’il s’agit bien de violences.
Pour le patron, pas de doute, il s’agit d’une femme « sous emprise » . Il rapporte que le prévenu lui confisquait son téléphone lorsqu’elle partait travailler.
Mais ce dernier dément exercer la moindre domination : « Je ne pense pas que je la contrôle » , assure-t-il. « Tout ce qu’il dit, c’est faux » . Quant à ses menaces, il assure qu’il ne serait « jamais passé à l’acte » . Toujours est-il que sa concubine ne travaille plus : il affirme gagner suffisamment d’argent pour subvenir à leurs besoins.
24 condamnations sur le casier
Le couple se sépare – temporairement – après une violente altercation en septembre. Et le 15 novembre, les tensions reprennent de plus belle. Ils boivent du rhum. Lui insiste pour aller à la journée/soirée carbass, tandis qu’elle souhaite d’abord nourrir les chiens. La dispute dégénère brutalement : il la gifle à six reprises et l’attrape, déchirant ses vêtements. Elle chute et, malgré l’ivresse, parvient à s’enfuir pour se réfugier derrière un groupe de pêcheurs, dont l’un est gendarme. Ce dernier appelle des renforts, et l’homme, qui dira ne se souvenir de rien, est interpellé.
Aux gendarmes, elle confie ces mots troublants : « Il me bat pour me remettre la cervelle à l’endroit » . Quand il l’apprend, à la barre, il ne se démonte pas : « Si c’est elle qui le dit, peut-être que c’est vrai » , comment-t-il. À l’audience, pourtant, elle minimise : il n’a été violent qu’une fois, affirme-t-elle, et dit vouloir continuer leur relation. « Il est comme ça » , lance-t-elle en se tournant vers lui, ajoutant qu’il « ne se contrôle plus quand il boit » . Elle précise qu’il s’était engagé trois mois auparavant à la Croix Bleue.
« Les mois se déroulent et les procédures s’accumulent », note la présidente du tribunal, face à un prévenu au casier déjà chargé de 24 condamnations. Le ministère public insiste : « La réalité objective de ces dossiers, c’est la répétition des violences ». Il requiert deux ans de prison, dont un an de sursis probatoire pendant deux ans. Ce qu’a suivi le tribunal dans sa décision, assortissant sa peine d’une obligation de soins et décernant un mandat de dépôt.



