Importation de 2,2 kilos d’ice : la famille de « pieds nickelés » condamnée

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    Ce lundi, le tribunal correctionnel de Papeete a condamné les quatre membres d’une meme famille pour importation de 2,2 kilos d’ice. L’affaire implique notamment un oncle incarcéré pour trafic aux États-Unis, qui communiquait via WhatsApp.

    L’ice est omniprésent à Tahiti, éniéme épisode au tribunal correctionnel, ce lundi. Sur le banc des prévenus, 4 membres d’une famille, âgés de la vingtaine pour Tim*, à la cinquantaine pour… sa mère, Nathalie. Les cousins, Mapu et John, ont respectivement 31 et 40 ans.

    Comme souvent, dans les affaires de meth, l’histoire commence sur le continent américains. Ce sont d’abord les douaniers de Los Angeles qui repèrent un colis suspect en provenance du Mexique. À l’intérieur : 2,2 kilos d’ice dissimulés dans un colis, sous des posters et des T-shirts. Alertées, les douanes de Tahiti organisent une livraison surveillée, le 10 septembre. La drogue est remplacée par une substance inoffensive avant que le paquet n’arrive à destination.

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    Ce jour-là, c’est Tim qui se présente à l’aéroport pour retirer le colis. Sa mère l’attend sur le parking. Faute de permis, il accompagne cette dernière qui, pressée par des dettes et les charges de son quotidien, a accepté la proposition de son frère, actuellement incarcéré aux États-Unis pour trafic d’ice. « Je suis dans le besoin », explique-t-elle à la barre, évoquant son crédit auto, ses difficultés financières et son fils de 11 ans à charge. Elle espère tirer un million de francs de l’opération.

    Nathalie est arrêtée dans sa voiture, en même temps que Tim. Le colis devait ensuite être remis à Mapu, 30 ans, boulanger, puis transmis à John, 40 ans, consommateur régulier. Tous deux sont interpellés dans la foulée par l’OFAST.

    Rapidement, les enquêteurs découvrent que la manœuvre était supervisée depuis une prison américaine par le frère, qui donnait ses instructions sur WhatsApp. Un plan auquel trois des prévenus se sont pliés sans réelle organisation, selon leur avocate, Me Genot, qui les qualifie de « pieds nickelés de la méthamphétamine ».

    « Je pensais que c’était un cadeau », tente de se défendre Tim, qui reconnaît ensuite avoir vite compris, en écoutant les conversations de sa mère avec l’oncle, qu’il mettait les pieds dans un trafic d’ice. Consommateur depuis ses 15 ans, déjà condamné pour violences sur sa compagne, il espérait lui aussi obtenir une petite part du gâteau.

    Le président du tribunal s’interroge : « Quatre complices, pour la plupart jamais condamnés, pas des trafiquants aguerris, s’y mettent. Où va-t-on ? » Le ministère public, de son côté, estime que l’affaire illustre une nouvelle fois « comment l’ice détruit des familles par appât du gain », tout en soulignant « la dilution des responsabilités, signe d’une professionnalisation inquiétante du trafic ».

    Six ans de prison sont requis contre la mère, cinq ans contre les cousins, quatre ans pour Tim, avec maintien en détention.

    Des réquisitions suivies en tout point par le tribunal. Seule Nathalie a vu sa peine abaissée à 5 ans de prison. Les quatre prévenus doivent également s’acquitter, solidairement, d’une amende douanière de 221 millions de francs.

    *Les prénoms ont été modifiés

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