De prise de conscience, il n’en a pas eue à la barre du tribunal. Arrivé libre à son procès, cet homme de 37 ans a répondu du chef d’atteintes sexuelles sur mineure. Durant près d’une année, entre 2020 et 2021, quand il était ivre, il a régulièrement agressé sa nièce âgée d’à peine 11 ans à l’époque.
Les faits avaient été découverts par la mère de la petite après que l’enfant a tenté de se pendre dans la salle de bain où vivaient de nombreux membres de la famille, dont le prévenu.
A la lecture des diverses auditions, l’oncle s’est dit “choqué”. Mais l’homme ne s’est absolument pas remis en question, bien au contraire.
“A chaque fois, c’est elle qui venait. Je réagissais selon ses demandes. Ce n’est pas moi qui demandais, mais elle. Elle me disait de la toucher. Ce n’est pas moi qui allais la chercher”, a-t-il osé.
“Une jeune fille de 11 ans qui court après quelqu’un de 34 ans et qui en plus fait une tentative de suicide….Le psychologue a noté chez elle de nombreux critères de stress post-traumatique”, a relevé, indigné, le président du tribunal.
“A aucun moment je ne l’ai traumatisée (…) Il faut poser la question à ses parents. Ce sont des gens violents”, a de nouveau éludé l’oncle.
“Le traumatisme qu’elle a subi, c’est pour la vie. (…) Contrairement à ce qu’il dit, elle n’a rien demandé. Il considère qu’une fillette de 11 ans peut provoquer un homme de 34 ans. Pourvu qu’il ne rencontre pas une autre jeune fille. Il est prêt à recommencer”, s’est inquiété l’avocat de la petite, Me Laurent Curt.
Le “fléau” des violences sexuelles sur les enfants
Le procureur Michel Mazars a quant à lui dénoncé, au même titre que l’ice, le “fléau” des violences sexuelles sur les enfants en Polynésie : “Elle a tenté de se suicider dans la salle de bain. Alors que la cellule familiale doit être l’ultime espace de protection, c’est souvent l’espace de l’insécurité”.
“Il vient soutenir qu’elle l’a en quelque sorte aguiché. Il n’a pas pris la mesure de sa responsabilité. On parle d’une enfant de 11 ans. Elle n’avait pas la capacité d’exprimer le moindre désir vis-à-vis de ce monsieur. On a le sentiment que rien ne l’arrête”, a déploré le magistrat en insistant pour que le prévenu soit placé derrière les barreaux au plus tôt.
En défense, l’avocate de l’oncle a expliqué que son client avait lui-même été abusé par des membres de son entourage durant son enfance. Ce qui a engendré, chez lui, un “trouble de la sexualité”.
“Il ne connait pas la notion de consentement, ni d’inceste. Il est complètement déconnecté de la réalité. Il est persuadé qu’il était dans une relation avec cette jeune fille”, a dit Me Florence Romeo.
Le trentenaire a finalement été condamné à 4 années de prison ferme avec mandat de dépôt. Il a donc été immédiatement incarcéré. Il devra aussi suivre des soins psychiatriques et a interdiction définitive d’exercer toute activité en lien avec des mineurs. Son nom sera enfin inscrit au Fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.
