Condamnée à 35 mois de prison pour violences répétées sur son compagnon

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    Une femme de 27 ans a été condamnée à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel, ce lundi, pour quatre épisodes de violences conjugales en quelques mois. Trois fois condamnée pour des faits similaires, elle voit sa peine alourdie par la révocation de 11 mois de sursis.

    Les dossiers de violences conjugales ont encore largement garni le rôle des comparutions immédiates au tribunal correctionnel, ce lundi. La première affaire concernait une femme de 27 ans, visée pour quatre épisodes de violences commises sur son compagnon, entre février et juillet dernier.

    Le couple se forme en janvier 2024, à la sortie de prison de cette mère de famille, condamnée pour la première fois en 2021 à 18 mois de prison, pour des faits de violence sur le père de ses trois enfants, avant deux nouvelles condamnations pour des faits similaires.

    Et l’histoire se reproduit. Très rapidement, les relations au sein du nouveau ménage se détériorent, sur fond de tromperie, de consommation d’alcool, de paka, et parfois d’ice. L’homme raconte qu’au bout d’une semaine, les premières insultent fusent, les premières crises de jalousie éclatent, et un phénomène d’emprise – sur sa façon de s’habiller ou sur ses fréquentations – se met en place. Il dépose une première plainte le 1er mars, après un épisode violent survenu le 28 février. Refusant de lui laisser sa moto, l’homme subit des griffures, se fait « boxer » et mordre violemment au bras. « J’ai cru qu’elle allait m’arracher la peau. Je ne disais plus rien, je voulais que ça se calme« , décrit-il. Un certificat médical établit une incapacité totale de travail (ITT) de deux jours, plus tard réévaluée à six jours.

    Épisode II le 20 mai, lorsque l’homme présente de nouvelles morsures et des contusions au cuir chevelu. Épisode III deux semaines plus tard, le 3 juin : il a un coquard et des griffures aux mains. Épilogue le 1er juillet, lorsqu’il lui demande de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller la compagne de son frère, avec qui ils vivent. Elle crie, il tente de la faire taire en lui mettant la main sur la bouche, puis la gifle et la fait saigner du nez. La riposte est violente : des coups de lampe torche, qui vaudront à la victime un passage aux urgences et 7 jours d’ITT.

    « C’est pour me défendre »

    « À quel moment je le trompe si je ne lui appartiens pas » , rétorque la prévenue, dont la ligne de défense consiste, justement, à dire qu’elle n’a fait que répondre aux agressions de son compagnon. Elle conteste être la première à donner les coups, assurant que c’est lui qui a pris pour habitude la plaquer au sol et de l’étrangler durant leurs disputes. Les coups de lampe torche ? « Possible » , glisse-t-elle, en émettant toutefois des réserves.

    La présidente du tribunal relève que certaines de ses déclarations contredisent celles qu’elle avait données en garde à vue. « Celui qui m’a auditionné a mal fait son travail » , lance-t-elle, multipliant les critiques contre les enquêteurs, qu’elle pense de mèche avec son tane. Les coups, « c’est pour me défendre » , répète-t-elle.

    Face aux juges, elle tente d’inverser les rôles, dénonçant les supposés trafics de son compagnon. C’est lui, assure-t-elle, qui achète l’ice et lui propose de faire la bringue entre deux disputes. D’après elle, c’est surtout lui qui consomme. « Quand je lui demande d’aller chercher, c’est lui qui mange tout » , ajoute-t-elle. Elle assure qu’elle avait sur ses téléphones des certificats médicaux attestant les violences subies. Mais qu’il les aurait cassés.

    « Il ne s’est pas inventé victime »

    À la barre, le compagnon parle d’une voix basse. S’il reconnaît la gifle, en juillet, il maintient avoir subi des violences à répétition. Ce que les observations sur son état psychologique tendent à confirmer. Fragile, il a demandé à retirer sa plainte. « Il ne s’est pas inventé victime« , estime la procureure, balayant les accusations de la prévenue. « Six jours d’ITT, ce n’est pas s’inventer victime« , martèle-t-elle.

    La magistrate dénonce la posture de déni de la mise en cause, qui invoque tour à tour la légitime défense, la malveillance des gendarmes ou les manquements de la procédure. « Vous n’avez justifié de rien (…) alors que vous avez connu plusieurs procédures pénales. Pourquoi vous n’en faites ni état pendant la procédure, ni aujourd’hui ?« , l’interroge-t-elle sèchement. « La violence, ce n’est pas que des cicatrices, mais aussi des blessures plus profondes (…). Le retentissement psychologique ne se scénarise pas » , conclut-elle.

    Estimant que les précédentes condamnations n’avaient eu aucun effet pédagogique sur la jeune femme, la représentante du ministère public requiert un an de prison ferme, la révocation du sursis prononcé dans les condamnations précédentes, et son maintien en détention.

    Le tribunal a tranché pour une peine plus lourde, condamnant la prévenue à 2 ans de prison ferme, plus la révocation cumulée de 11 mois de prison avec sursis, soit 35 mois au total. Enfin, elle ne pourra pas rentrer en contact avec la victime pendant 3 ans.

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