Le léopard de mer continue de faire parler de lui. En début de semaine, Agnès Benet, docteure en biologie marine et fondatrice de l’association Mata Tohora, a interpellé les médias, après avoir sollicité la direction de l’Environnement. « Nous sommes interpellés par la population en grand nombre qui ne comprend pas qu’aucune personne spécialiste, vétérinaire et docteur en biologie n’ait été à ce jour mandatée par la Diren dans le cadre de la gestion du sanctuaire et de la nouvelle Grande Zone Marine Protégée » expliquait-elle. Elle a finalement été reçue par la Diren. À la suite de quoi l’annonce d’une mission vétérinaire a été faite.
Ce jeudi, le Pays réagit. Il rappelle que le léopard de mer est une espèce qui vient de loin, son habitat naturel se situant plutôt autour de l’Antarctique. « Sa présence aux Gambier relève d’un cas de vagabondage exceptionnel » rappelle le ministère de Taivini Teai.
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La situation, gérée de manière « prudente et encadrée » par le RGO
Le ministère explique qu’aucune structure équipée permettant d’accueillir un tel animal n’existe au fenua. Il assure que la situation est gérée de manière « prudente et encadrée » par le Réseau des gardiens de l’océan. Le RGO a contacté une spécialiste, Emily Sperou, docteur en écophysiologie des mammifères marins de l’Université Baylor de Rhode Island, spécialiste des léopards de mer.
Celle-ci a pu déterminer qu’il s’agit « d’une jeune femelle léopard des mers en mauvais état corporel ». Probablement blessée par des requins et présentant une plaie à la tête semblant provenir « d’un choc avec un bateau ou une hélice« .
Selon cette spécialiste, les léopards de mer ne sont pas considérés comme menacés par l’UICN et il n’existe par conséquent pas de recommandations spécifiques pour cette espèce. Elle a souligné qu’il n’existe aucun cas documenté de léopard de mer ayant survécu à des latitudes aussi élevées.
Comme cela avait déjà été communiqué, les léopards de mer sont des animaux sauvages et peuvent se montrer imprévisibles. La spécialiste, comme les associations locales, a donc recommandé de ne pas approcher l’animal et de ne pas le nourrir.
Elle a également préconisé d’assurer un suivi de l’état et du comportement de l’animal. Des propositions de mesures qui concordent « avec celles formulées par l’observatoire Pélagis et les autres experts du RGO » souligne le Pays.
La mission à Rikitea permettra de suivre « l’état de santé de l’animal et d’informer les habitants de Rikitea de la conduite à tenir afin de veiller à la sécurité des personnes ».
« Le ministre comprend les émotions et les inquiétudes exprimées sur les réseaux sociaux. Cependant, il rappelle que ne pas intervenir directement ne signifie pas abandonner : c’est au contraire une démarche de respect, de prudence et de responsabilité, partagée par la communauté scientifique et les associations responsables. Le suivi se poursuit à distance par les services compétents, afin de garantir la sécurité des habitants et de l’animal », conclut le communiqué.



