La moto électrique séduit, mais son empreinte écologique inquiète

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    Elles sont de plus en plus visibles sur les routes du fenua : les motos électriques sont prisées des amateurs de deux-roues, notamment pour leur autonomie. Mais que faire de leurs batteries ?

    Sur le marché des deux roues, l’électrique gagne du terrain au Fenua. Ces engins, généralement de 50cm cube, soit d’une puissance équivalente à 45km/h, peuvent être conduits avec uniquement un Brevet de Sécurité Routière. Les prestataires, loueurs et revendeurs y voient une option écologique et simple à entretenir pour leur client.

    « C’est très économique, explique Kaatatiri Techo, vendeur dans un magasin spécialisé. C’est-à-dire que tu branches seulement sur le courant. La thermique, t’as l’essence, t’as l’huile et t’as plus, on va dire, d’entretien. Et ensuite aussi, elle est très robuste et très puissante. Par exemple, en montée, ça monte très bien. Ça peut porter un poids de moins de 140 kg quand même, par rapport aux thermiques. C’est simple d’utilisation. »

    Rechargeable comme un téléphone, le véhicule se retrouve notamment prisé au niveau des locations. Le loueur Kai Ride est passé en l’espace de 1 an de 2 à 28 motos, devant une clientèle croissante et variée. Selon Anahei Pihatarioe, gérante, l’avantage est qu’elle « est silencieuse. Elle ne pollue pas la nature et puis c’est moins dérangeant la nuit. Elle met 3 heures pour se charger entièrement et a une autonomie de 70 kilomètres environ pour son utilisation. On touche toute clientèle, c’est-à-dire, on peut toucher du plus jeune, c’est-à-dire à partir de 23 ans, comme l’assurance nous le demande, jusqu’aux seniors. On a touché aussi une clientèle assez étonnante, c’est-à-dire les institutions. Par exemple, avec la mairie de Arue, on a certains agents communaux qui viennent louer chez nous pour aller faire les recensements dans les quartiers. »

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    La question du recyclage

    Mais qui dit électrique dit batterie. Malgré leur fiabilité et leur durée de vie moyenne de cinq ans, la question de leur recyclage reste posée.

    Un rapprochement s’est opéré entre certains prestataires et Fenua Ma, le syndicat spécialisé dans le tri en Polynésie. « Il faut savoir que ces batteries sont généralement des batteries au lithium qui fonctionnent très bien dans la vie courante. Il faut être conscient que ces produits sont hautement polluants, mais aussi très dangereux pour celui qui va les manipuler ou pour celui qui va les stocker, souligne le directeur de Fenua Ma, Benoit Laylre. Donc, nous demandons aux gens de les ramener chez le propriétaire, le vendeur d’origine qui va prendre ses responsabilités.« 

    Mais aucune filière de traitement n’a encore été mise en place pour ces batteries. Et en particulier lorsqu’elles sont endommagées. « Toutes les batteries fissurées, griffées, qui ont eu des chocs, ces batteries sont trop dangereuses et ne pourront pas partir de Polynésie française. Et ne pourront, je dirais, même pas quitter leur île, parce qu’aucun navire ne va l’accepter. Donc il faut trouver des moyens de les neutraliser pour pouvoir les sécuriser et ensuite pouvoir soit les enfouir en CET1 comme nous avons sur Nivee ou alors de les exporter à l’étranger. »

    Le produit reste récent. Jusqu’à présent, peu de problèmes techniques ont été signalés et son prix reste attractif malgré sa consommation électrique. Un moyen de transport pratique, à condition d’être utilisé en toute conscience. En 2024, plusieurs départs de feu ont été causés par des batteries usagées. Il reste important de rappeler que celles-ci peuvent être déposées dans des points de récupération, répertoriés sur le site fenuama.pf, en sélectionnant l’onglet « Batteries ».

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