Entre 15 000 et 20 000 mérous “kito” se regroupe chaque année à la pleine lune pour se reproduire, dans la passe Sud de Fakarava, classée réserve de biosphère par l’UNESCO. Les femelles expulsent leurs œufs en même temps, fécondés par les mâles, avant d’être emportés par le courant.
“Les mérous qu’on va retrouver effectivement à la pleine lune ne sont pas les seules espèces à procéder à une période de frais”, explique Clémentine SEGUIGNE, directrice de l’IREMP (Institut pour la recherche des écosystèmes mésophotiques et profonds). “On va aussi retrouver des perches pagaies, d’autres espèces encore, qui vont se regrouper, former ces grandes agrégations pour se reproduire”.
Le kito est une espèce protogyne, “Ça veut dire qu’ils naissent femelles, et qu’au bout d’un moment, dans leur cycle de vie, ils deviennent mâles. La couleur va être un petit peu différente. Les femelles vont être un peu plus brunes, alors que les mâles vont être un petit peu plus grisé”, précise-t-elle.
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Cette concentration attire aussi des prédateurs : requins, napoléons, thons. “Ils vont donc, notamment pendant la nuit, procéder à des chasses qui sont particulièrement impressionnantes envers nos kito, nos mérous” ajoute la directrice de l’IREMP. “Ils vont devoir du coup un petit peu se cacher, un petit peu jouer d’ingéniosité pour ne pas se faire manger”.
Le phénomène, immortalisé part le photographe Laurent Ballesta, attire chaque année plongeurs et scientifiques. D’autres sites, comme l’atoll de Ahe, abritent aussi des rassemblements similaires. Le gouvernement polynésien encadre cette activité afin de préserver ces écosystèmes marins uniques.