Pour Winiki Sage, président de la fédération des associations de protection de l’environnement, la protection des océans doit aller de pair avec la sécurité alimentaire. « Souvent, on pense que les objectifs d’une loi durable préconisée par l’ONU, c’est de préserver les océans. Ça arrive en 14e position. Le premier objectif, c’est comment on lutte contre la pauvreté. Et les rahui, aujourd’hui, c’est fait pour ça. C’est fait en sorte de garder des garde-mangers pour que nos populations puissent toujours se nourrir.«
Mais il rappelle que la mise en oeuvre n’est pas simple : « Comment vous pouvez demander à des personnes qui n’ont pas de quoi se nourrir d’aller protéger ? C’est souvent difficile. »
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Cette question a été reprise dans l’hémicycle, notamment par les représentants du secteur hauturier, qui alertent sur les conséquences économiques de certaines mesures de préservation. « Nous estimons que trop de préservation va nuire à notre activité qui, rappelons-le, est une pêche durable », défend Moana Maamaatuaiahutapu, armateur. « On a obtenu le label MSC justement pour dire qu’on est une pêche durable et qui nous ouvre à des marchés à l’international compte tenu de notre technique de pêche qui est toujours la Longline, à l’hameçon.«
Pour les représentants de l’UNOC, le concept polynésien du rahui reste un modèle vertueux. Tiphanie François coordinatrice générale du « Rahui Center » souligne l’importance d’une implication directe des communautés : « Au Mexique, ils sont très avancés sur les aspects suivis par les pêcheurs, c’est-à-dire que ce sont les pêcheurs eux-mêmes qui vont dans l’eau, qui vont compter les poissons, qui évaluent leur dispositif de gestion. Et ici en Polynésie française, ça commence, c’est des choses sur lesquelles on veut avancer.«
Les discussions se poursuivront dans les prochains mois avec pour objectif de trouver des alternatives qui permettent de concilier protection de l’environnement marin et maintien d’une activité économique viable.