Bora Bora : une réserve naturelle devenue indispensable pour permettre aux poissons de se reproduire

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La décision a été actée, mercredi, en Conseil des ministres : le classement en rahui de 700 hectares de surface maritime à Bora Bora. Toutes les activités y seront interdites pour permettre à la vie sous-marine de reprendre ses droits. Un choix assumé et construit avec la population, pour préserver la biodiversité marine. « On essaie de faire une réserve qui va bénéficier à l'ensemble du lagon », explique à TNTV le maire de la « Perle du Pacifique », Gaston Tong Sang.

Elle incarne l’archétype du paradis polynésien, mais sous ses eaux turquoise éclatantes de santé, la Perle du Pacifique en sait finalement assez peu sur l’état de sa biodiversité marine. A la demande de la commune, le Criobe de Moorea a regardé de plus près la vie sous-marine.

« On s’est rendu compte que Bora Bora, c’était un peu l’île oubliée en biologie marine par les scientifiques. Il y avait très peu de données antérieures. Grâce à Ia Vai Ma, l’association environnementale de Bora Bora, on a récupéré des données de 2006 qu’on a comparées avec celles de 2019 », explique David Lecchini, chercheur au Criobe.

 

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Et celui-ci d’ajouter : « On s’est aperçu que le lagon de Bora Bora est, certes, vivant, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup de poissons, de pahua, de vana, des rori mais que leur taille était trop petite. On pêchait donc des poissons qui n’avaient pas le temps de se reproduire ».

 Or, 78% du poisson pêché sur l’île est consommé localement. Dès 2021, plusieurs mesures de conservation sont mises sur la table. Et celle qui remporte le loin l’adhésion du public, c’est l’instauration d’un rahui.

« Nous sommes arrivés à cette délimitation de l’espace en discutant, en ayant énormément de réunions avec les professionnels, les prestataires, les pêcheurs, et surtout la population. On a fait énormément de réunions dans les quartiers. On a vu toutes les associations, et même les églises », indique le maire de la commune, Gaston Tong Sang.

La zone retenue s’établira au sud de Matira, où la biodiversité marine est plus faible, soit 700 hectares de surface, 250 hectares dans l’océan et 500 dans le lagon.

« Une fois que le rahui a été accepté par la population de Bora Bora, on a rediscuté avec la population. (…) Et c’est comme ça que la partie sud, la partie Matira, a été identifiée pour être la zone du rahui, car c’est une zone qui impacte un petit peu tout le monde, mais sans trop impacter une activité en particulier », souligne David Lecchini.

 Réserve intégrale de catégorie A1, cet espace protégé sera donc interdit à la circulation, au stationnement, à la pêche et à toute activité nautique. Sauf dérogation, seul le suivi scientifique de l’état des stocks sera autorisé.

« Heureusement que le site choisi ne gêne pas les prestataires de services. Bien sûr, il y a un peu d’activités de pêche, mais ce n’est pas là où les pêcheurs vont énormément », dit Gaston Tong Sang.

« Ce Rahui sert bien sûr avant tout aux pêcheurs, parce qu’il faut qu’ils continuent à vendre des poissons de bonne taille, comestibles, et non pas des petits poissons, et pour la population qui continue à pêcher le pahua, le week-end. On essaie de faire une réserve qui va bénéficier à l’ensemble du lagon de Bora », poursuit le tavana.

Si la population est unanime sur l’intérêt de cette réserve, un comité de gestion doté de moyen de surveillance sera mis en place, avec la participation des associations, mais aussi des pêcheurs et des opérateurs touristiques.

Pour ce qui est de la Hawaiki Nui Va’a, les rameurs pourront bénéficier d’une dérogation selon le gouvernement.

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