Vers une renaissance du secteur audiovisuel en Polynésie ?

Publié le

Avec plus d’une vingtaine d’entreprises et 250 professionnels recensés, le secteur de l’audiovisuel est un des piliers du programme du gouvernement. Avec un chiffre d’affaires annuel d’un milliard, ce secteur pourrait atteindre selon le président Brotherson plus de 1000 milliards d’ici 10 ans, soit 25% du PIB. Une ambition attendue par les professionnels qui pour le moment tentent difficilement de maintenir leurs entreprises à flot.

Annoncé par le gouvernement comme un possible fer de lance de l’économie locale, le secteur de l’audiovisuel se cherche un nouveau souffle.

« Aujourd’hui, le secteur de l’audiovisuel est en renaissance, on va dire, depuis cette année, constate Teiki Nanai, président de la fédération polynésienne de l’audiovisuel et du cinéma. Avec la nouvelle loi que le Pays a mis en place, c’est quelque chose qui va permettre de rebooster. »

Une loi de dynamisation du secteur de l’audiovisuel permettant aux productions étrangères d’obtenir une exonération de taxes à hauteur de 20%.

Pour Franck Philipon créateur et auteur, cette réforme « est cruciale pour que des tournages puissent venir en plus grand nombre, parce que derrière, ça veut dire du boulot, donc ça veut dire des gens qui vont bosser régulièrement, donc ça veut dire des techniciens, des acteurs qui vont avoir un fonds de roulement de projets sur lesquels ils vont pouvoir travailler, et c’est ça qui construit progressivement une petite industrie de l’audiovisuel, donc c’est une très bonne décision ».

Un tournage conséquent se déroule en ce moment au fenua. Celui d’une série qui sera diffusée l’année prochaine sur le réseau France Télévision. Plus d’une quarantaine de techniciens et une dizaine d’acteurs locaux ont été embauchés pour l’occasion. Preuve de la qualité des compétences locales.

« On est très majoritaire sur le tournage, souligne Laurent Jacquemin, producteur local. (…) Le gros plus qu’il y a avec ce tournage, c’est quand même qu’on a deux scénaristes locaux qui ont participé à l’écriture de cette fiction, de cette série, et ça, c’est vraiment ce qui nous motive cette fois. »

Parmi ces scénaristes locaux, Toarii Pouria. Autodidacte, il représente un espoir pour la filière. « Il n’y a pas d’école, en fait. La seule vraie école, c’est la passion, et on apprend en lisant des bouquins, en lisant des livres, et c’est vrai que, du coup, là, c’est une vraie opportunité de mettre en application tout ce qu’on a appris par nous-mêmes. »

Pour monter en compétences, la création de cursus et de formation semble inévitable.

Mais Laurent Jacquemin, estime aussi que pour « mettre en place une filière, je pense qu’on n’est pas suffisamment structuré, en fait. On n’a pas du boulot à proposer à ces jeunes qui sortiraient de ces formations. Ce n’est pas assez sûr« .

En attendant, cette grosse production aura injecté près de 120 millions de Fcfp dans l’économie locale. Le Pays, de son côté, ambitionne, à l’horizon 2034, d’atteindre 25% du PIB grâce au secteur du numérique et de l’audiovisuel. Science-fiction ou future réalité ? Les professionnels veulent y croire.

Dernières news

A lire aussi

Activer le son Couper le son