Entre perles qui brillent et chantiers qui s’essoufflent, l’activité économique vit un début d’année contrasté sur ce premier trimestre de l’année, selon les derniers chiffres avancés par l’Institut de la statistique en Polynésie française.
Le chiffre d’affaires global des entreprises, hors banques et assurances, reste inchangé, alors qu’il progressait encore de 1 % fin 2024.
La contraction de la construction (-13%) s’explique par plusieurs facteurs : ralentissement de la production de crédits aux ménages en 2024 (-20 %), fin des grands chantiers liés aux Jeux olympiques et maintien de taux d’intérêt élevés. Côté commerce, qui représente la moitié du chiffre d’affaires des entreprises polynésiennes, la baisse touche le gros (-2 %) et le détail (-1 %), tandis que le commerce automobile reste stable. Surtout, note l’ISPF, « la consommation des ménages n’alimente plus la croissance de l’économie » .
– PUBLICITE –
En revanche, le tourisme continue de tirer la demande extérieure, malgré un « plafond de verre bientôt atteint » , selon l’Institut. Si la fréquentation touristique a été record en 2023 et 2024, le nombre de touristes accueillis au premier trimestre est s’établit à 54 400 touristes (baisse de 3 % des arrivées). En retrait après la forte augmentation de l’année précédente (+ 70 % au premier trimestre 2024), les croisiéristes sont pénalisés par la réduction de l’offre en ce début d’année. Ils contribuent pour 2,5 points au résultat, contre – 0,7 point pour le secteur terrestre marchand qui se contracte de 1,1 % malgré le rebond de la clientèle nord-américaine (+ 1,5 %). Ainsi, le tourisme affinitaire est le seul secteur d’hébergement à progresser ce trimestre (+ 3 %), en contribuant pour 0,7 point au résultat.
Sur le front des prix, l’inflation reste contenue (+1,5 % en moyenne trimestrielle sur un an) mais continue de rogner le pouvoir d’achat, d’autant que le salaire moyen a progressé moins vite (+ 1 % sur la même période). « Dans un contexte de hausse de la TVA sur les produits sucrés en janvier, le prix des produits alimentaires au premier trimestre est supérieur de 3,5 % au trimestre précédent et
de 2 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse se retrouve aussi dans les prix de l’hôtellerie, café, restauration (+ 1 % sur un trimestre et + 2 % sur un an), les boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants, ainsi que dans les dépenses de santé (+ 1 % sur un trimestre chacun) » , analyse l’ISPF.
À l’export, les perles affichent un rebond spectaculaire (+50 % en valeur, volumes doublés à 3,5 tonnes) grâce à un prix au gramme en baisse de 28 %. Les exportations de poissons chutent d’un tiers en valeur et en volume, et celles de vanille reculent légèrement (-7 % en valeur, -4% en volume), même si elles restent supérieures aux trois trimestres précédents.