Cantines du fenua : 200 Fcfp d’aide par repas et la gratuité à l’horizon pour le secondaire public

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Publié ce jour au Journal officiel, le texte transforme l’aide cantine en prestation légale et relève son montant à 200 Fcfp. Quelque 47 000 élèves du fenua sont concernés, sans distinction de revenus. Pour 2026, le gouvernement vise une nouvelle étape : la gratuité des cantines dans le secondaire public.

Le texte est paru ce lundi au journal officiel. Voté en septembre, il inscrit désormais la participation aux frais de cantine scolaire dans les prestations familiales. Effectif dès le mois de décembre, il donne le droit à toutes les familles qui perçoivent des allocations familiales de recevoir une aide automatique pour payer la cantine de leurs enfants. « La CPS versait jusque-là cette aide sans fondement légal clair, elle pouvait être arrêtée à tout moment, justifie le ministre de la Santé, Cédric Mercadal. Aujourd’hui ce n’est plus une aide, c’est un droit, une prestation ». 

Fixés par arrêté en conseil des ministres mercredi dernier, le montant de cette prestation est surtout revu à la hausse : soit 200 Fcfp contre 85 Fcfp pour Tahiti et 95 Fcfp pour les îles. « L’objectif poursuivi est d’encourager les élèves à se restaurer à la cantine, de façon à avoir accès à un menu sain et équilibré à moindre coût » peut-on lire dans le rapport sur le projet de loi relative à la participation aux frais de cantine scolaire au titre des prestations familiales.

 

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Versée directement aux organismes qui gèrent les cantines (les communes pour le primaire, le Pays pour le secondaire), elle concerne tous les enfants scolarisés, sans condition de ressources, soit près de 47 000 enfants. « Ça va directement aux bénéfices de l’enfant. On doit tous être égaux dans l’assiette. La mixité sociale passe par là. Il n’y a pas de distinguo. Généralement, tu ne regardes pas qui gagne combien, si tu donnes 200 Fcfp à tous » précise le ministre. « C’est aussi du pouvoir d’achat qui est restitué. » 

Au total, cette prestation permet à toutes les familles de récupérer environ 4 000 Fcfp par mois et par enfant de « budget cantines ». Pour les 7 500 familles dont le revenu est inférieur à 100 000 Fcfp par mois (soit environ 11 000 enfants), cette prestation s’ajoute à une hausse des allocations familiales mensuelles d’environ 3 000 Fcfp. Ce qui leur permet d’économiser près de 7 000 Fcfp par enfant par mois.

Coût de l’opération pour le régime des prestations familiales de la PSG ? 1,2 milliard de Fcfp, dont un effort supplémentaire de 600 millions. Le tout absorbé « sans hausse de cotisations » souligne le ministre, notamment grâce à des rééquilibrages internes comme la fin de la cotisation exceptionnelle d’assurance maladie dans le cadre de la réforme du RNS.

Mais le Pays veut aller plus loin. Il a également inscrit au budget 2026, la gratuité des cantines scolaires pour les établissements du secondaire public dont il a la compétence. Le principe consiste à payer la différence : si la CPS doit débourser 600 millions de plus pour atteindre 200 Fcfp, le Pays devra compléter l’addition. « Dans un premier temps, nous augmentons à 200 Fcfp la location de la CPS partout, dans un deuxième temps le pays a décidé de combler le gap pour les collèges et les lycées, puisque c’est de sa compétence, afin d’atterrir à une gratuité pour les enfants dans cet espace » développe Cédric Mercadal. Quid d’une gratuité dans le premier degré ? Cette compétence étant dans le champ communal, il appartiendra aux tavana de décider de faire le même effort pour atteindre la gratuité. Le texte lui devrait être examiné en commission à l’Assemblée mercredi.

420 millions de plus pour les allocations

Hausse programmée aussi du côté des allocations familiales. Pour les familles gagnant moins de 100 000 Fcfp, les prestations familiales augmentent de 3 000 Fcfp par mois par enfant. Les allocations prénatales et de maternité seront aussi alignées entre les trois régimes (RGS, RNS, RSPF) et augmentées de 12 000 Fcfp chacune dans tous les régimes. Objectif : soutenir le pouvoir d’achat quel que soit le régime d’affiliation. « Un travailleur pauvre ne doit pas recevoir moins qu’une personne sans activité » souligne le ministre de la Santé.

Mais cette mesure a aussi vocation à favoriser la natalité dans un contexte de fécondité historiquement basse (1,5 enfant par femme). « Pourquoi faire une différence entre les familles ? C’est une aide qui va à l’enfant, qui sert à acheter le couffin, le lit, les couches, etc », argumente le ministre. « Aider au prénatal et à la maternité pour les gens qui travaillent à la même hauteur que le RSPF, c’est de la justice sociale ».

Coût de cet effort supplémentaire : 420 millions pour la branche prestations familiales.

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