Près d’un demi-siècle après son premier voyage, Hokulea réapparait au son du Pu dans le lagon de Mataiea. Accompagnée de sa petite sœur Hikianalia, l’équipage est accueilli par une foule. Orero et chants accompagneront l’équipage jusqu’au marae Aputera’i pour assister à une cérémonie traditionnelle. Un site culturel auquel Nainoa Thompson, père de Hokulea, n’est pas étranger.
« Ma généalogie vient de la lignée Paoa, du côté de mon père, mais nous savions si peu de choses. Tahiti nous enseigne tellement. Aujourd’hui a été un jour où nous avons appris ce que signifie vraiment le mot « famille ». Les Paoa forment une famille à travers le plus grand pays du monde appelé la Polynésie. Et peut-être même la plus grande famille du monde. Je suis bouleversé, mais profondément honoré de savoir que mon père, ma grand-mère et mon arrière-grand-père sont honorés ici aujourd’hui, au nom des Paoa. (…) Que ce marae appartienne à ma famille, et d’être accueilli ici en tant que membre de la famille, c’est bouleversant. »
Un moment suspendu pour Nainoa qui lui a permis de reconnecter avec ses ancêtres 50 ans après son premier passage avec Hokulea.
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Léonard Tauapaohu, maitre de cérémonie et descendant des Paoa a su fédérer l’ensemble de la famille pour accueillir cet enfant du Pays. « Aujourd’hui, on récupère notre enfant. (…) On lui fait une piqûre de rappel, qu’il y a une tradition pour revenir chez lui. Il sait très bien que s’il n’était pas sur Hokulea, Hokulea ne passerait pas. À Mataiea, quand on dit « non », c’est « non ». (…) Il a énormément pleuré sur la pirogue, sur le marae et il va continuer. Ce sont des pleurs de joie. Je suis l’arrière arrière-petit-fils. Heureusement que les metua sont encore vivants. (…) Raymond Graffe est là. Ce n’était pas dans son programme, mais quand c’est la famille, il n’y a pas de programme. La famille se réunit. C’est le cœur qui a parlé. »
Un passage qui n’en restera pas là puisqu’un projet de fabrication d’une nouvelle grande pirogue est envisagée.
Les équipages d’Hokulea et Hikianalia resteront quelques jours sur la commune de Teva I Uta pour cette fois partager leur savoir-faire ancestral aux enfants de la Saga.
