Teva i Tai apporte au Heiva l’énergie de Tahiti Iti pour refermer le concours

    Publié le

    Teva i Tai a clos les soirées de concours de chants et danse du Heiva i Tahiti 2025, par une prestation énergique et très applaudie. Le groupe professionnel a été précédé samedi soir par d’émouvants Tamari’i Heimaire venus de Ra’iātea, puis deux groupes de chants, Tamari’i Tipaerui puis Tamari’i Mataiea. Revivez la soirée grâce aux photos de cet article, avant la remise des prix, le 16 juillet.

    C’est d’abord Tamari’i Haumaire qui a refermé le concours Hura ava tau, qui n’a plus d’amateur que le nom, tant le niveau est relevé cette année. Ce groupe est l’un des plus anciens de sa catégorie : il a été créé il y a déjà 15 ans… et pourtant, il n’a jamais participé au Heiva i Tahiti. Pour une bonne raison : tous ses artistes sont de Ra’iātea. Avec Clément Terua-Paoaafaite à sa tête et Tehinuarii Manarani à la baguette, Tamari’i Haumaire a donc choisi de rendre hommage à l’île sacrée.

    L’auteure du thème, Hina Jordan, exprime l’attachement du groupe à l’île sacrée et l’histoire mythologique de l’ancienne Havai’i. Elle propose d’emmener le public dans ce voyage, sur les traces de Ra‘inuiātea, fille de la princesse Ra‘inui et du grand guerrier de Teva i Uta, Atea.

    « L’idée du spectacle, c’est qu’on accueille To’ata chez nous, à Taputapuatea et on présente notre histoire à travers deux légendes, avant de faire le lien avec notre jeunesse et ce qu’on incarne avec avec notre rôle en tant que Haere Po, c’est-à-dire en tant que dépositaire de notre culture, pour qu’elle perdure » a expliqué à TNTV Hina-Mata-Tini Joly, la chorégraphe.

    – PUBLICITE –

    Alors c’est vrai, la technique individuelle n’est peut-être pas aussi aboutie que pour les danseurs qui s’entraînent toute l’année dans les grands groupes de Tahiti ; et l’émotion fait commettre quelques erreurs aux danseurs, et même au ‘Orero, victime d’un trou de mémoire et très soutenu par le public. Mais c’est justement cette émotion qui porte le groupe. Avant et après leur spectacle, de nombreux danseurs pleurent, libérant ces mois de pression, liée aux répétitions et au voyage loin de leur île. « Je suis fier d’emmener mes garçons sur scène, c’est une première pour eux, et j’emmène avec moi tous les Raromatai » confie Teioatua, ra’atira des garçons à 16 ans seulement, l’un des rares à être déjà « monté sur To’ata ».

    Cette force puisée des marae jusqu’au sommet du mont Temehani, les danseurs et musiciens de Ra’iātea sont parvenus à la transmettre. Ils referment brillamment le Hura ava tau 2025.

    D’autres Tamari’i, mais de Tipaeru’i cette fois, bercent les quelque 7000 oreilles de To’ata. Le groupe de Régina Taufa est l’un des vétérans de la compétition de Tarava Raromata’i : il existe depuis… 1980 ! Sa ra’atira ti’ati’a est Imima Pae. Rosane Vaiho, elle, est l’auteure des chants et du thème.

    Elle a choisi de revenir à l’époque de Pomare II et des rencontres sportives traditionnelles qu’il avait organisées après son sacre. Des épreuves remportées par Teuaeha.

    A l’origine, le groupe a été créé pour financer la construction du temple protestant Te Rau Olive. Quarante-cinq ans plus tard, après avoir emporté de nombreux prix en chants et en danse (Tamari’i Haumaire a même remporté le Hura ava tau en 2004), le groupe est toujours là pour financer les rénovations du temple. Mais aussi pour préserver le patrimoine culturel polynésien.

    Les troisièmes Tamari’i de la soirée viennent, eux, de Mataiea. Leur groupe est l’un des plus anciens et il se présente en catégorie Tarava Tahiti, porté par Tauarii Ariioehau, qui dirige le groupe, écrit le thème et les chants, puis les compose ! Le ra’atira est Stellio Ariioehau. Et le thème choisi, « L’oiseau porte-parole ». Un oiseau visionnaire et porte-voix du roi-guerrier Tetuaairoro, qui dirigeait la commune de Vaiuriri, ancien nom de Mataiea.

    Et les soirées de concours s’achèvent avec le prestigieux Teva i Tai, créé en 2002 et passé professionnel la même année ! Le groupe de la Presqu’île est présidé par Pierrot Metua et dirigé par Heimoana Metua.

    L’auteure du thème et des chants, Valérie Gobrait, a choisi un thème surprenant : « L’allégorie de la tresse joyeuse ». Un thème subtilement écrit dans les deux langues, avec le périple de l’oiseau Tava’e : « longue est la distance qu’il parcourt sur la tresse mouvante qu’est le grand océan ». L’oiseau, proche de mourir de fatigue et de soif, parvient à atteindre une île »: l’allégorie de la persévérance et du courage que doivent aussi trouver les hommes pour prendre leur envol.

    Sur ce thème, on pouvait imaginer un long vol calme émaillé de quelques péripéties. Il n’en est rien. Teva i Tai, très attendu par To’ata, déploie une incroyable énergie. Est-elle puisée dans les montagnes de Tahiti Iti ? Dans l’histoire de cet oiseau inépuisable ? Ou dans le parfum des milliers de tiare utilisées pour concevoir le costume végétal du groupe ? Teva i Tai gardera ses secrets… mais, sauf surprise, aura sa place sur le podium.

    Tokahi Cadousteau, meilleur danseuse de Teva i Tai – Photo Mike Leyral

    Un coup de cœur pour Tokahi Cadousteau, parfaite candidate au titre de meilleure danseuse en combinant technique, grâce et photogénie… même si la gagnante de l’an passé, Aie Manuel, a de nouveau placé la barre très haut.

    Le jury rendra son verdict mercredi 16 juillet, et les groupes primés se produiront une nouvelle fois à To’ata vendredi 18 et samedi 19 juillet.

    Dernières news

    A lire aussi

    Activer le son Couper le son