Le dernier rapport de la CTC sur le Conservatoire artistique de la Polynésie française porte sur les exercices 2019 et suivants. L’institution a émis 12 recommandations, en majorité adressées à la direction de l’établissement.
La première : mener une démarche partenariale avec un conservatoire labellisé. Depuis près de 10 ans, l’établissement a perdu la qualification de conservatoire à rayonnement départemental et régional. La chambre souligne cependant que l’absence de label national « ne remet pas en cause la qualité des enseignements dispensés, comme en témoignent les parcours d’excellence de certains élèves ».
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Le Conservatoire est financé à hauteur de « 67 % par des subventions de la Polynésie française représentant entre 17 et 20 % de l’effort financier culturel de la collectivité », rappelle la Chambre qui estime que la perte du label de conservatoire constitue non seulement « un handicap mais en fait une école intervenant dans le domaine concurrentiel avec des fonds publics ».
Afin de renforcer la reconnaissance des diplômes délivrés, mais aussi de faciliter la mobilité des élèves et de leur ouvrir l’accès à certains concours, la CTC recommande au CAPF de mettre en place une collaboration avec un autre établissement.
De son côté, la direction du conservatoire souligne que l’établissement « ne relève plus du schéma national, mais fonctionne selon un cadre propre, dans lequel il poursuit pleinement ses missions de service public.
Néanmoins, l’avis du Conseil d’administration du CAPF sur la question de la labellisation, sera
sollicité, sachant par ailleurs que l’établissement a inscrit dans ses programmes la recherche
de partenariats avec des établissements de niveau supérieur. »
La Chambre s’est également intéressée à la situation financière du Conservatoire. Une situation qui « fait apparaitre des résultats d’exploitation globalement déficitaires ». L’institution note entre autres choses que les enseignants n’effectuent pas tous les heures pour lesquelles ils sont rémunérés… Il est également constaté « l’extension du dispositif dérogatoire des agents non fonctionnaires de l’administration (ANFA) à l’ensemble du corps enseignant et personnel musical accompagnateur, ce qui ne paraît pas adapté et conduit à déroger aux règles de droit commun Polynésien des 39 heures semaines et de cinq semaines de congés pour un surcoût annuel estimé à 113,9 millions de Fcfp, non contesté par l’ordonnateur en phase contradictoire ».
Sur cette question, le Conservatoire assure qu’une « réflexion sera menée avec les responsables pédagogiques afin d’identifier l’organisation et les outils qui peuvent être mis en place pour formaliser le suivi des heures pédagogiques, et ainsi renforcer le contrôle du service fait ».
Autre point : les tarifs. La CTC estime que la politique tarifaire du conservatoire « a peu évoluée
depuis 2014, et n’intègre toujours pas une dimension sociale ». La tarification « très attractive, permise par les financements publics accordés à l’établissement, bénéficie à l’ensemble des élèves quelle que soit leur origine sociale. Or, d’après les statistiques disponibles (les informations n’étant que partiellement renseignées), 72 % des élèves inscrits au conservatoire ont des parents appartenant aux catégories
socio-professionnelles de cadres, profession libérale ou professions intermédiaires », souligne la CTC.
