Miss T Tahiti 2025 : « Il y a eu des évolutions (…) On peut faire changer les mentalités »

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    Elle est la nouvelle représentante de la communauté transgenre de Polynésie. Mégane Homai a été élue le 6 septembre. Pour elle, il reste "encore du travail" pour faire changer les mentalités. Elle était l'invitée de notre journal mardi.

    Tahiti Nui Télévision : Ça fait trois jours que vous avez été élue. Qu’est-ce que vous avez ressenti le soir de l’élection à l’annonce de votre numéro, de votre prénom ?
    Mégane Homai, Miss T Tahiti : « Je ne m’y attendais pas du tout. C’était quand même un sentiment de (…) d’accomplissement, on va dire. Beaucoup de joie, beaucoup de bonheur, mais surtout beaucoup de fierté parce qu’il faut savoir que les Raromatai ont fait le déplacement sur Tahiti, donc ça a quand même un coût avec l’achat des tables, donc il y a les billets d’avion, il y a les logements. Ça a été beaucoup d’investissement cette élection. Donc c’est l’aboutissement d’une victoire collective. »

    TNTV : Vous êtes originaire de Raiatea. Derrière les strass et les paillettes, qui est Mégane Homai ?
    Mégane Homai : « Alors, moi, je suis chef d’entreprise, j’ai une société de nettoyage basée à Raiatea. Et ce qui me passionne dans ce que je fais, c’est la propreté et l’organisation surtout.« 

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    TNTV : Alors, vous avez déjà été sacrée dans d’autres élections, Mégane, il faut le dire. Et c’est votre famille et plus particulièrement votre maman qui vous a poussé à participer à Miss T Tahiti. Et d’ailleurs, on l’a vue dans le public, votre maman, samedi, elle était très émue. Ça a été facile pour elle, pour votre famille, d’accepter votre transidentité ?
    Mégane Homai :
    « Je n’ai pas vraiment eu de problème pour faire accepter. Au contraire, j’ai souvent été soutenue par ma famille ainsi que mes amis. Et le fait de se faire respecter par rapport à ça, c’est quand même un beau parcours. J’espère pouvoir inspirer la nouvelle génération à faire davantage. »

    TNTV : Par votre titre aujourd’hui de Miss T Tahiti ?
    Mégane Homai :
    « Non seulement par mon titre, mais par ma personnalité justement. »

    TNTV : Et il faut le dire aussi, l’élection Miss T Tahiti, elle devient très populaire, presque au même titre finalement que Miss Tahiti. C’est ce qui vous a poussé à vous présenter également à cette élection, pouvoir aussi porter des messages ?
    Mégane Homai :
    « Alors, non seulement porter des messages, mais aussi des combats par rapport à nous parce qu’être trans, ce n’est pas seulement être une personne physique, mais c’est aussi un combat, un combat quand même tous les jours. Ça n’a pas encore été totalement accepté à 100%, mais on va dire qu’on s’est battu. Aujourd’hui on est à 60% on va dire, donc il va quand même rester les 40% de ce combat afin d’apporter à quelque chose. Et je pense, et je le souhaite vraiment, apporter les 40% restants de ce combat tout le long de mon règne. »

    TNTV : Et est-ce que vous pensez que réellement le regard sur la transidentité en Polynésie a changé ? On voit qu’il y a beaucoup de documentaires, il y a beaucoup de débats, des expositions même, mais est-ce que réellement la situation a évolué ?
    Mégane Homai :
    « Je dirais qu’il y a eu beaucoup d’évolutions. Et quand tu es une personne assez posée et tu sais ce que tu veux, je pense qu’inculquer des valeurs simples et dans le respect, je pense que oui. On peut changer la mentalité des gens et pouvoir ainsi montrer que nous sommes des femmes capables justement.« 

    TNTV : Comment s’est passée la préparation à Miss T Tahiti ? Vous avez été entraînée aussi pour l’après, pour devenir une reine de beauté finalement ?
    Mégane Homai :
    « C’est ça, alors ça a été trois longs mois de préparation avec les filles, on a appris à se connaître, mais c’est vrai que ça a été un concours de beauté pour nous toutes. Mais avant ça, on était une famille. (…) Il y a eu une très bonne entente, il y a eu un très bon feeling. Et j’aimerais dire qu’on s’est toutes placées sur le même piédestal. Il n’y a pas vraiment eu de concurrence pour cette édition. Il y a toujours quatre finalistes, mais je ne dirais pas qu’il y a des perdantes. Au contraire, ce sont des candidates qui ont gagné en expérience, ça fait une expérience de plus dans leur vie. Et on s’est toujours dit, avant de finir cette aventure, on s’est réunis, on s’est dit que, que ce soit fini ou pas, on reste unies. Ça reste une très belle aventure. »

    TNTV : Et peut-être une autre qui vous attend, Mégane, celle de Miss T France. On ne sait pas encore. Une polémique est venue entacher cette élection il y a peu avec cette plainte déposée par Khaleesy Mai, originaire du Fenua, Miss T France 2022. Qu’est-ce que vous pensez de cette polémique ? Et est-ce que ça ne va pas finalement vous porter préjudice pour participer à cette élection si vous voulez bien y participer ?
    Mégane Hoùmai :
    « Pour ma part, je pense qu’avec l’organisation qu’il y a eu l’année dernière et cette année d’ailleurs pour les anciennes lauréates, je pense que s’il n’y a pas d’évolution. Khaleesy a son combat pour montrer et prouver les valeurs que nous, Polynésiennes, on a ancrées, on va dire. Mais s’il n’y a pas d’évolution au niveau de l’organisation de Miss T France, je pense que ça ne sera vraiment pas nécessaire de participer à la prochaine élection. Au fil du temps, je pense qu’il y aura un nouveau comité. (…) Miss T Tahiti se donne quand même les moyens de montrer aux gens qu’on peut avoir le même prestige que Mis Tahiti et Mister Tahiti. Donc maintenant à Miss T France, il faut également donner les moyens de pouvoir avoir une élection de grand prestige. »

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