Au toucher, à l’extérieur, elle ressemble à du cuir. Et à l’intérieur, à une texture végétale. La peau de poisson est devenue une source d’inspiration pour Haamouraa Lesca. Dans son atelier, la créatrice découpe et assemble les matières qu’elle transforme en bijoux singuliers.
« J’utilise des techniques de tannage. Là, c’est du mérou. Au début, c’est un peu contraignant avec l’odeur et tout ce qui est nettoyage. Mais les premières peaux, je les ai nettoyées à Fakarava. Je me suis rendu compte que selon le type de poissons, il y avait plusieurs types de peaux », explique la jeune artiste.
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« Le mérou a une peau qui devient un peu du textile. Pour le ume, c’est vraiment très rigide comme peau et très sableux », dit-elle.
Enfant, elle voyait son grand-père jeter les peaux à Fakarava. Depuis, l’idée a germé de valoriser cette ressource locale abondante. La jeune artiste s’est formée au Centre des Métiers d’Arts après une école de commerce.
Touche-à-tout, elle aime sentir sous ses doigts le bois, la pierre, la nacre et depuis le début de l’année, elle expérimente donc le tannage de ces peaux.
« J’ai découvert cette matière en me renseignant dans le monde entier. Parce qu’ailleurs, ils font des sacs, ils font de la maroquinerie avec le cuir de poisson. Et je me suis dit que ça pouvait être super intéressant de faire ça avec nos poissons parce qu’on a une diversité de beaux poissons, très colorés », sourit la jeune femme.
Perroquet, haura, ou thon, l’artiste travaille avec minutie. Sous les écailles apparaissent des graphismes. Les fines couches deviennent des pièces qui viennent ensuite magnifier le bois, la nacre ou la fibre de coco. À 25 ans, Haamouraa a présenté ses bijoux au Salon des jeunes artisans créateurs.
« L’une de mes pièces a été sélectionnée pour la Tahiti Fashion Week. Je vais devoir la déposer au Service de l’artisanat », indique la jeune artiste.
Une nouvelle vitrine s’offre à la jeune créatrice qui ne manque pas d’idées. Les reflets des peaux de poissons se révèlent dans sa collection de boucles d’oreilles, ou encore dans l’ornement de stylos ou de sculpture en bois. Passionnée par le mariage des matières, elle rêve déjà à de nouvelles créations.
