« L’intérêt supérieur de la Patrie, commande à tous les français libres de continuer le combat là où ils seront et comme ils le pourront ». C’est cette phrase prononcée par le général de Gaulle qui a poussé Julien Allain, enfant de Raiatea, à quitter son île natale pour rejoindre les rangs de la France libre lors de la Seconde Guerre mondiale. Il est décédé à 25 ans, en octobre 1943, à Bergen, en Allemagne, après que l’avion dans lequel il officiait comme radio-mitrailleur a été abattu.
Mais plus de huit décennies plus tard, ce même appel résonne au lycée des Îles sous le Vent, où son courage a inspiré un projet éducatif unique.
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« Les élèves y travaillent depuis l’an dernier », explique Patrice Leroy, le proviseur, « cette année, ils vont rencontrer des thésards, des historiens, qui vont travailler à leurs côtés, pour établir des documents qui vont être destinés à la transmission. »
Un projet pédagogique qui a obtenu trois labellisations, gages de son intérêt. « Il a été sélectionné à l’échelle du fenua tout d’abord, puis il a obtenu un avis très favorable de la Commission nationale, et il y en a eu très peu. Et in fine, il a aussi été labellisé comme projet innovant », se félicite Patrice Leroy.

Une fierté à la saveur particulière pour Marylène Heitaa Lenoir. Car cette professeure de l’établissement est aussi une parente du Tamarii volontaire. « Ça me tient effectivement à cœur, tout simplement parce que Julien Allain était le fils de mon arrière, arrière-grand-mère », indique-t-elle.
Aujourd’hui, elle est toujours en contact avec les petites-filles de son aïeul, dont « Nicola, qui est la doyenne du département Art et Humanité à l’Université de New-York, et puis Kareva ». « Elles sont emballées comme leur maman qui est la fille unique de Julien Allain et qui vit au Texas »
Le projet séduit aussi les élèves. Chants, travail de présentation orale, visionnage de films, ils s’imprègnent de cette époque lointaine. « Ça me touche profondément, surtout quand tu sais qui étaient les Tamarii volontaires », témoigne Tehaurai. « Cette histoire doit être connue par tous les jeunes de la Polynésie », ajoute sa copine Wanda.
Grâce à cette initiative, Julien Allain n’est plus une silhouette figée dans les archives de l’Histoire. Il devient un trait d’union : entre le passé et le présent, entre Uturoa, la France et, peut-être, bientôt, New York.