“Je n’ai rien fait sur lui. Je ne sais pas pourquoi il raconte n’importe quoi”. Comme lors de sa garde à vue, et durant l’instruction de l’affaire, l’homme de 56 ans aujourd’hui a rejeté les accusations portées contre lui.
Celles d’un adolescent de 14 ans dont la mère a porté plainte à la gendarmerie. Selon les déclarations de son fils, le quinquagénaire l’a “poussé” dans un buisson, un jour d’octobre 2021, puis l’a forcé à lui faire une fellation. Aux dires du jeune homme, l’agresseur avait déjà agi de la sorte plusieurs années auparavant.
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“Jamais je n’ai donné mon sexe pour lui. C’est lui qui voulait le mien. Je n’ai rien fait (…) C’est lui qui est venu. C’est un mahu”, a lancé le prévenu, petite taille et crâne lisse en raison d’un traitement pour une leucémie dont il est atteint.
Mais ses dénégations sont mises à mal par un témoignage. Celui d’une femme qui a assisté à l’agression. “Il tenait la tête du garçon et faisait des va-et-vient (…) Je l’ai bien vu mettre son sexe dans sa bouche”, a-t-elle confié aux enquêteurs. “Elle ne pouvait pas me voir de là où elle était. Elle dit n’importe quoi”, a éludé le mis en cause.
Autre élément en sa défaveur : son lourd casier judiciaire qui fait état de 20 condamnations, dont 17 pour des faits en lien avec son importante consommation d’alcool. Reste deux peines pour exhibitionnisme devant des mineurs et la dernière, il y a 3 mois à peine, pour agression sexuelle.
L’homme a tripoté une jeune fille de 16 ans qui effectuait un stage dans le garage au sein duquel il travaillait. Un geste accidentel, a-t-il encore balayé.
“Il y a aussi des rumeurs dans le quartier disant que vous aimez les enfants”, a insisté la présidente du tribunal, “certains ont déclaré : ‘on a tous entendu dire que c’était un pédophile’”. “N’importe quoi”, a soufflé le quinquagénaire.
« Fieffé menteur »
En défense, son avocate a réclamé sa relaxe, plaidant que rien dans le dossier ne permettait d’affirmer sa culpabilité. “Il a toujours eu la même version depuis sa première audition”, a souligné Me Sophie Girault, avant de pointer des “incohérences” dans les déclarations de la victime qui “présente une déficience mentale”.
“Le témoin est aussi une collègue de travail de la maman. Elles ont donc un lien (…) S’il a eu des problèmes dans le passé, aujourd’hui, ce n’est plus le cas” a-t-elle ajouté.
Mais pour la procureure, l’homme est un “fieffé menteur”, doublé d’un “grand malade”. “Nous avons une victime qui est, peut-être, un peu diminuée, mais qui est claire dans ses descriptions. Et c’est corroboré par un témoin. Ces éléments sont tout à fait suffisants pour le condamner. La négation, le déni, c’est son mode de fonctionnement”, a tonné la magistrate.
Une position à laquelle s’est rangé le tribunal qui a même été au-delà des réquisitions de la représentante du ministère public. Le quinquagénaire a écopé de 4 années ferme de prison avec un mandat de dépôt immédiat à Tatutu.
Il devra aussi payer 1,5 million de francs de dommages et intérêts à sa victime, ainsi que 400 000 francs à la mère de celle-ci. Son nom sera désormais inscrit au sein du Fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.
