Salomon veut quadrupler son affluence touristique en cinq ans

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    L’archipel mélanésien des Salomon est l’un des pays les plus pauvres du Pacifique. Pour se développer, il mise sur une explosion du Tourisme, d’ici cinq ans. Une immense défi.

    Une population accueillante, une extraordinaire richesse culturelle, des paysages somptueux, des prix attractifs et des îles proches de l’Australie. Les Salomon ne manquent pas d’atouts pour séduire les touristes. Pourtant, l’archipel plafonne à 25 000 visiteurs et n’a même pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie. Même dans le plus bel hôtel de l’île, seules deux clientes australiennes se partagent la piscine. Et elles savourent le charme salomonais. « Il y a de très beaux marchés à visiter. On peut y trouver toutes sortes de choses comme du tissage de sacs, des coquillages polis et des œuvres d’art, et c’est vraiment magnifique à voir.« 

    Mais la grande force des Salomon, c’est la plongée. La richesse de la faune sous-marine est sublimée par l’Histoire. La bataille de Guadalcanal, l’un des tournants de la Seconde Guerre mondiale, a laissé des centaines d’épaves au fond de l’océan.

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    Selon Sanjay Bhargava, le directeur du seul hôtel 4 étoiles de Guadalcanal, ces épaves attirent les touristes. « Il y a environ 500 navires et avions qui reposent au fond. Maintenant, ce dont nous avons besoin, ce sont davantage de lodges et d’hôtels écotouristiques, des établissements qui s’intègrent mieux à la nature.« 

    Pour cet hôtelier, inutile de viser le tourisme haut-de-gamme. Dans cet archipel où beaucoup d’habitants ne sont jamais allés à l’école, faute de moyens, il est difficile de trouver des employés formés. À l’Office du tourisme de Honiara, la petite équipe ne reçoit pas beaucoup de visiteurs. Elle sait qu’il faudra beaucoup construire pour atteindre les objectifs du gouvernement.

     Selon la directrice du service du tourisme des Salomon, Fiona Taema, 200 établissements sont enregistrés. « En termes de nombre de chambres, cela représente environ 2 000, et en termes de lits, environ 4 000.
    L’un des défis que nous rencontrons actuellement, et sur lequel nous travaillons à nous améliorer, concerne le niveau des standards. Nous avons beaucoup de chambres enregistrées, mais elles ne sont pas toutes commercialisables à l’international et ne répondent qu’au marché local ou aux groupes religieux qui voyagent dans le pays. »

    La concurrence est rude avec Fidji, un autre archipel mélanésien très apprécié par les touristes australiens et américains. Mais hors de question pour les Salomon de viser un tourisme de masse, comme le voisin fidjien. 100 000 visiteurs, c’est déjà un immense défi. « Notre gouvernement s’est fixé un objectif à long terme : atteindre 100 000 visiteurs d’ici 2030. Mais nous avons réalisé qu’il ne nous reste que cinq ans, et nous sommes également conscients qu’il reste beaucoup de travail à accomplir.
    Pour nous, en tant qu’industrie et en tant que pays, atteindre 100 000 visiteurs n’est pas facile, en partant d’une base de 30 000. Il faudra faire beaucoup d’efforts. »

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