Pacte économique et social, garantie émeutes : l’État dévoile ses pistes pour le Caillou

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    De retour d'un déplacement à Paris, où les discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se sont déroulées en présence d'acteurs économiques et sociaux, le porte-parole du gouvernement locale, Christopher Gygès, a détaillé plusieurs engagements pris par l'Etat, selon nos confrères des Nouvelles calédoniennes.

    Au cœur de ces annonces : la prise en charge du risque émeutes, la relance du fonds de solidarité pour les entreprises touchées, ainsi que la perspective d’un pacte économique et social adossé au futur accord politique.

    Une garantie émeutes bientôt prise en charge par l’État

    Parmi les mesures immédiates obtenues, l’extension de la garantie émeutes figure en première ligne. Suspendue depuis les évènements du 13 mai, cette couverture n’était plus assurée par les compagnies, créant un obstacle majeur à la reprise des investissements. « Aujourd’hui, lorsqu’un contrat d’assurance est signé, la garantie est exclue, car les assureurs refusent de prendre en charge ce risque. C’est une problématique qui concerne aussi d’autres territoires ultramarins, comme les Antilles« , explique Christopher Gygès aux Nouvelles Calédoniennes. Désormais, l’État se substituerait aux assurances pour couvrir ce risque, une décision jugée « très attendue » localement et qui pourrait entrer en vigueur dans les prochains mois.

    Vers un « pacte économique et social » lié à l’accord politique

    Au-delà ces mesures immédiates, l’État, par la voix du ministre des Outre-mer Manuel Valls, a validé le principe d’un « pacte économique et social » qui serait directement rattaché au futur accord sur le statut institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. « On se réjouit de cette annonce. Nous aurons des demandes assez précises dans le cadre de cet accord économique » indique le porte-parole, notamment sur la question du désendettement, les finances publiques, la lutte contre la vie chère, ou encore l’accompagnement du secteur du nickel. Ce pacte sera précisé et négocié lorsque les discussions institutionnelles auront abouti.

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    D’autres engagements en faveur des entreprises

    Autre point notable : les sociétés victimes des récentes violences, dont les dossiers avaient été bloqués lors du second versement du fonds de solidarité, verront finalement leur situation réexaminée.

    Enfin les entreprises calédoniennes devraient bientôt pouvoir s’immatriculer directement auprès de l’Insee (l’Institut national de la statistique et des études économiques), ce qui leur ouvrira l’accès aux appels d’offres nationaux, renforçant ainsi leurs opportunités commerciales sur le marché français.

    Une réunion jugée trop courte, mais globalement positive

    Si Christopher Gygès se félicite que les représentants économiques et plus largement la société civile aient été associés aux discussions durant un jour et demi, il regrette toutefois un format qu’il juge « trop large et relativement court« . « Ce n’est pas forcément propice à la prise de décision. Chacun fait son discours et il n’y a pas vraiment de débat sur les questions à traiter« , note-t-il. Malgré ces limites, le membre de l’exécutif estime que ce déplacement a permis d’acter des avancées « concrètes et positives » pour la Calédonie.

    En parallèle, le gouvernement calédonien a profité de cette rencontre pour rappeler à l’État plusieurs de ses attentes majeures. Il a ainsi plaidé pour un soutien au désendettement du territoire, la mise en place de mesures pour contenir la vie chère, des réformes structurelles pour assainir les finances publiques, ainsi qu’un accompagnement soutenu de la filière nickel.

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