« On reste chez nous » : aux Îles Salomon, pauvreté et chômage pèsent sur le quotidien

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    Alors que les Îles Salomon accueillent le Forum des Îles du Pacifique, les Salomonais vivent la dure réalité de leur pays, parmi les plus pauvres d'Océanie. Depuis l'indépendance en 1978, chômage massif, coût élevé de l’éducation et dépendance à l’économie de subsistance plombent l'archipel mélanésien.

    À Honiara, capitale des Îles Salomon, les maisons en dur sont rares, l’électricité inexistante pour beaucoup, et les enfants ne vont pas toujours à l’école. Dans ce pays indépendant depuis 1978, les difficultés sociales restent criantes.

    C’est le cas de Becky Katu, mère de famille sans emploi, dont la maison est faite de matériaux de récupération. Elle frotte son linge dans une bassine pendant que ses enfants essaient de gagner quelques dollars en vendant des cigarettes et des noix de bétel. Aucun de ses enfants n’est scolarisé, car il n’y a pas d’école gratuite. Une situation familiale quasi normale à Honiara.

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    « Les frais de scolarité sont très élevés… mille dollars, parfois deux mille dollars » , témoigne-t-elle. L’équivalent de 24 000 francs Pacifique par an, soit plus d’un mois de salaire. Une dépense inabordable, qui prive nombre d’enfants d’éducation. Et sans formation, sans travail sur cette île très polluée, au système sanitaire limité, la vie se concentre sur les besoins du quotidien : se vêtir, et se nourrir.

    La plupart des familles vivent d’auto-subsistance. « On n’a pas besoin de beaucoup d’argent, parce qu’on reste chez nous. Nous mangeons notre chou, nos pommes de terre, nos bananes et tout ce que nous avons à la maison. Des coquillages, du poisson, des crabes. On veut juste gagner un peu d’argent pour acheter du sel et de petites choses dont nous avons besoin » , explique Torwen Kaharo, la grand-mère affairée à éplucher du manioc.

    Ce mode de vie simple n’exclut pas la joie. Dans un quartier côtier, les enfants sautent dans la mer depuis une planche improvisée. Ceux qui sont venus chercher du travail à Honiara, capitale insalubre et surpeuplée, regrettent souvent la vie simple de leurs îles. « La meilleure vie, c’est de rentrer chez soi. Il faudrait que les gens ne restent pas en ville. La meilleure vie c’est chez soi, parce qu’à la maison, tout est gratuit » , affirme Jeanesloy Tepi, père de famille au chômage.

    Malgré leurs ressources naturelles – minerais précieux, forêts luxuriantes, et fonds marins appréciés des plongeurs –, les Îles Salomon peinent à se développer. Corruption, instabilité politique et émeutes récurrentes ont freiné leur croissance au cours des trente dernières années. Désormais, l’archipel espère tirer profit de l’intérêt croissant que lui portent ses deux grands voisins, la Chine et l’Australie, en quête d’influence dans le Pacifique.

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