« Je n’ignore rien de la prise de position du FLNKS. Ma porte est ouverte, mais nous devons avancer » , a expliqué Manuel Valls en ouvrant à Nouméa cette réunion.
Manuel Valls a annoncé un calendrier serré aux membres du comité de rédaction, composé des délégations politiques signataires de l’accord de Bougival – hors FLNKS – et du Sénat coutumier.
« La première étape indispensable est le report des élections provinciales à juin 2026, ainsi que l’ensemble des partenaires signataires de l’accord de Bougival s’y sont engagés » , a indiqué le ministre, détaillant le calendrier prévu.
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Une proposition de loi organique permettant ce report sera examinée fin septembre au Sénat pour une promulgation espérée mi-octobre par le ministre.
Prévues en mai 2024, les élections provinciales, cruciales sur l’archipel, avaient été repoussées d’abord à décembre 2024, puis à novembre 2025 après les émeutes de l’an passé. L’accord de Bougival les repousse à mi-2026.
En annonçant son retrait de l’accord de Bougival la semaine dernière, le FLNKS a demandé le maintien du scrutin à novembre 2025.
Un projet de loi constitutionnelle, « indispensable pour créer l’Etat de la Nouvelle-Calédonie et fixer son statut dans la Constitution » et pour organiser en février le référendum local sur l’accord de Bougival, doit en outre être présenté « la semaine prochaine au Conseil d’État« , selon Manuel Valls, qui table sur un passage en Conseil des ministres le 17 septembre.
Mercredi, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a réitéré son refus de participer au comité de rédaction à l’issue d’une réunion avec le ministre, qui entendait essayer de les « convaincre de s’inscrire dans le processus de Bougival » .
L’accord de Bougival, signé le 12 juillet par le ministre des Outre-mer, les indépendantistes et les non-indépendantistes à l’issue de plusieurs jours de négociations, prévoit un État de Nouvelle-Calédonie inscrit dans la constitution française et une nationalité calédonienne.
Il a finalement été rejeté par les militants du FLNKS, mais l’ensemble des autres formations politiques du territoire ont maintenu leur engagement en faveur du texte.
« Un comité de rédaction sans le FLNKS est illégitime par nature » , a estimé jeudi dans un communiqué la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), l’organisation à l’origine de la mobilisation contre l’ouverture du corps électoral qui a dégénéré en émeutes en mai dernier.
Le comité de rédaction doit se réunir une nouvelle fois samedi, avant le départ de Manuel Valls.