Nouvelle-Calédonie : un gendarme mis en cause après un décès au cours d’une intervention

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    Un homme de 32 ans est décédé samedi matin après avoir été blessé au cours d'une intervention des forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie et un gendarme a été placé sous le statut de témoin assisté, a-t-on appris dimanche auprès du parquet.

    La mort de Fara Tournier a été confirmée dimanche à l’AFP par sa famille et le procureur de la République. Il avait été grièvement blessé jeudi soir au cours d’une intervention à Plum (commune du Mont-Dore), au sud de la capitale de l’archipel, Nouméa.

    Selon le procureur de la République Yves Dupas, une patrouille de trois gendarmes mobiles était intervenue en soirée pour une rixe sur fond d’alcool en marge d’une fête.

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    Le conducteur d’un pick-up aurait alors délibérément foncé sur eux, entraînant deux tirs. Le gendarme mis en cause a expliqué qu’il s’était « senti en danger immédiat » et qu’il n’avait pas remarqué la présence sur la route de la victime, « découverte inconsciente » après les deux coups de feu, a indiqué Yves Dupas dans un premier communiqué publié vendredi.

    Une version que contredisent des témoins interrogés par l’AFP. « Il y a eu trois coups de feu, et c’est le premier tir qui a atteint Fara« , a affirmé Maiva, qui était sur les lieux. La victime se trouvait selon elle « au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes, entre le pick-up et les gendarmes. N’importe qui aurait pu se prendre une balle ».

    M. Dupas a évoqué vendredi la « présence au niveau de la tête (de la victime) de plusieurs fragments dont l’origine n’est aucunement déterminée à ce stade« , se référant aux constatations médicales.

    Un témoin ayant porté secours à la victime a assuré à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que « c’est bien une balle qui a atteint Fara en pleine tête. Il avait un trou au niveau de l’oeil gauche, et une énorme bosse à l’arrière du crâne« .

    Le gendarme mis en cause a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans le cadre d’une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravées par l’usage d’une arme« , a annoncé dimanche le parquet.

    Les investigations ont été confiées à la section de recherches de Nouméa en cosaisine avec le bureau des enquêtes judiciaires, rattaché à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), a indiqué à l’AFP la gendarmerie.

    Par ailleurs, le conducteur du pick-up a été mis en examen pour « dégradations volontaires, conduite sans permis, refus d’obtempérer et mise en danger de la vie d’autrui » puis placé sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur.

    Depuis les violences de 2024 qui ont fait 14 morts et des milliards d’euros de dégâts, 2.100 gendarmes et 670 policiers sont déployés dans l’archipel de 265.000 habitants.

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