Nouvelle-Calédonie : Le Pen défend un plan Marshall pour sortir de l’impasse institutionnelle

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    Marine Le Pen, en déplacement en Nouvelle-Calédonie depuis mardi, a appelé lors d'un meeting vendredi soir à Nouméa, à "reconstruire l’avenir" du territoire à travers un "plan Marshall", estimant que la relance économique devait primer sur les réformes institutionnelles.

    « Les réformes institutionnelles n’ont jamais rempli le frigidaire« , a lancé la cheffe de file du Rassemblement national (RN) dans un discours offensif devant plusieurs centaines de personnes rassemblées dans un hôtel de Nouméa. 

    Elle a critiqué la « méthode Valls » et dénoncé « l’aveuglement du gouvernement » dans la gestion du processus post-référendaire, après les trois consultations sur l’accession à la pleine souveraineté de ce territoire ultramarin du Pacifique Sud.

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    Selon Mme Le Pen, les efforts des dernières décennies se sont contentés d’acheter la paix sociale par des subventions sans jamais créer de véritable dynamique économique. « On ne s’est pas donné les moyens de faire. On a acheté la paix civile. Cela n’a pas marché« , a-t-elle tancé, proposant un nouvel accord reposant sur un sursaut économique et une stabilité institutionnelle, seule à même selon elle de restaurer la confiance.

    Marine Le Pen a exposé les grandes lignes de son plan de relance, qu’elle a qualifié de « plan Marshall pour la Nouvelle-Calédonie« , consistant à relancer la croissance et créer de l’emploi, en s’appuyant sur les atouts de l’archipel. 

    Il comprend un soutien affirmé à la filière nickel, jugée stratégique pour la souveraineté industrielle française et européenne, au travers d’investissements énergétiques importants, ainsi qu’une diversification de l’économie via l’agriculture. 

    Elle a également évoqué une montée en puissance de la présence militaire française dans le Pacifique avec l’installation d’une base militaire interarmées disposant de moyens navals et aériens.

    « Ce n’est pas un îlot volcanique perdu au milieu de nulle part, c’est un territoire stratégique au cœur de l’Indo-Pacifique« , a-t-elle martelé.

    Sur le plan institutionnel, Marine Le Pen s’est dite favorable à une nouvelle consultation sur l’autodétermination, mais dans un horizon de temps suffisamment long fixé à 40 ans.

    Cette proposition a suscité de vives réactions d’une grande partie de l’auditoire. Plus tôt dans la journée, elle avait rencontré des habitants du Mont-Dore (sud de Grande Terre), commune fortement marquée par l’insurrection. Marine Le Pen avait également dû faire face à de nombreuses invectives de militants non indépendantistes, proches de Sonia Backès, la cheffe de file des non-indépendantistes les plus durs.

    « Que cela plaise ou non, les indépendantistes représentent une part significative de la population« , a-t-elle déclaré, tout en regrettant l’absence de projet clairement exprimé de part et d’autre. « J’ai bien compris qu’un certain nombre pense qu’il n’y a pas d’autre solution que la guerre civile. Eh bien, je ne partage pas votre avis« , a-t-elle conclu.

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