Parmi les plus farouches protecteurs des océans, Palau. Cet archipel micronésien accueillera le Forum l’an prochain. Et il a été parmi les premiers à signer le moratoire de Lisbonne, qui interdit l’exploitation des Fonds marins. Trente-sept pays l’ont déjà signé, mais ce n’est pas assez.
« Nous sommes des peuples de l’océan, nous dépendons de l’océan, et nous ne ferons pas quelque chose qui causerait un préjudice irréparable, qui pourrait détruire l’avenir de nos enfants », explique le président de Palau, Surangel Whipps Jr.
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D’autres pays sont opposés à l’exploitation minière, mais pour des raisons plus pragmatiques. C’est notamment le cas des Fidji.
« Maintenant que nous avons beaucoup de câbles sous-marins qui relient les Fidji au reste du monde, nous craignons que les activités liées à l’exploitation minière des grands fonds ne puissent en couper certains, ce qui nous poserait d’importants problèmes de connexion », confie le Premier ministre de l’archipel, Sitiveni Rabuka.
Si les îles du Forum sont, dans leur majorité, opposées à l’exploitation, deux pays font exception, mais en parlent peu. Nauru, un territoire pauvre qui manque de ressources. Et les voisins des Îles Cook, où l’exploration des fonds marins est déjà dans sa quatrième année. Les Cook défendent l’idée d’une exploitation aux dégâts limités sur l’environnement.
« Ils répondent toujours avec cette vision un peu poétique et romancée qui veut qu’ils vont aller ramasser à la main les nodules au fond de l’eau tout en chantant et en jouant du ukulele. Moi, ce ne me convainc pas vraiment », souffle le président de Polynésie, Moetai Brotherson.
Et puis il y a ceux qui hésitent encore, avec l’envie de protéger leurs fonds marins, sans pour autant négliger la manne financière que représentent les minerais.
« Je veux voir les deux options pour déterminer ce qui serait le mieux. Je pense que c’est à nous tous de définir ce qui est le mieux pour le pays, en tenant compte de toutes ces questions, non seulement pour le présent, mais aussi pour l’avenir », souligne le Premier ministre des Tonga, Aisake Eke.
Pas de consensus, donc, sur les minerais sous-marins. Mais une crainte : si un pays commençait l’exploitation, les dégâts sur l’océan pourraient être irréversibles, et se répercuter bien au-delà de ses frontières maritimes.