Le député LR Olivier Marleix a mis fin à ses jours

    Publié le

    Olivier Marleix, député LR d'Eure-et-Loir, a mis fin à ses jours, lundi, à son domicile d'Anet, suscitant la stupéfaction et une vague d'hommages dans l'ensemble de la classe politique.

    De grande stature, fossette au menton et le front dégarni, l’ancien patron du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale (2022-2024), âgé de 54 ans, était père de deux filles. Il était le fils de l’ancien secrétaire d’Etat et baron politique du Cantal Alain Marleix.

    Le député a été retrouvé par les gendarmes en milieu d’après-midi. Les forces de l’ordre avaient été prévenues par des proches et par la maire de cette commune des environs de Dreux, que M. Marleix avait lui-même dirigée de 2008 à 2017.

    Les gendarmes « l’ont retrouvé dans une pièce du haut, pendu », a indiqué à l’AFP le procureur de Chartres, Frédéric Chevallier, précisant qu’une enquête en « recherche des causes de la mort » avait été ouverte.

    – PUBLICITE –

    Une autopsie doit également avoir lieu.

    Le président Emmanuel Macron, qui a souvent été la cible des attaques virulentes d’Olivier Marleix, a rendu hommage à un « homme politique d’expérience » qui « défendait ses idées avec conviction » dans un message sur le réseau social X.

    Souverainiste assumé, le député d’Eure-et-Loir avait notamment fustigé la vente controversée en 2014 de la branche énergie d’Alstom à l’américain General Electric, alors que le chef de l’Etat était ministre de l’Economie. 

    Après avoir présidé une commission d’enquête sur ce rachat, Olivier Marleix avait saisi la justice en 2019, s’interrogeant sur le rôle joué par Emmanuel Macron.  

    De son côté, le Premier ministre François Bayrou a exprimé, sur le même réseau social, sa « stupéfaction » et son « immense tristesse », reconnaissant que « l’on ne se rend jamais compte de la fragilité des êtres humains… » 

    A l’Assemblée, où Olivier Marleix siégeait depuis 2012, l’annonce de sa mort a bouleversé les députés qui ont observé une minute du silence.

    C’est la quatrième fois sous la Ve République qu’un député se suicide, après Aymeric Simon-Lorière en 1977, Pierre Bérégovoy en 1993 et Jean-Marie Demange en 2008.

    Hommage prévu à l’Assemblée

    Après avoir salué la mémoire d’un homme « droit, rigoureux, profondément humain », la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, proposera mardi à la conférence des présidents de la chambre basse qu’un hommage soit rendu à Olivier Marleix à 15H00. 

    Proche de l’ex-Premier ministre Michel Barnier, le député avait soutenu ce printemps la candidature de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez, lequel lui avait succédé l’an dernier à la présidence des députés LR.

    « Nous n’oublierons pas l’homme de conviction, défenseur inlassable de l’intérêt général dont la vision tirait vers le haut le débat public », a réagi le député de Haute-Loire.

    L’ex-chef de l’État Nicolas Sarkozy a rendu hommage à celui qui fut son conseiller technique à l’Elysée, « un collaborateur précieux, un soutien fidèle dont l’engagement ne m’a jamais fait défaut ».

    Dans un communiqué à l’AFP l’ancien Premier ministre Edouard Balladur a salué « un grand parlementaire aux qualités reconnues par tous », qui « avait les capacités d’un homme de gouvernement ».

    Parmi ses adversaires politiques aussi, beaucoup ont salué la mémoire de cette figure de l’Assemblée.

    À l’image de l’ancien président socialiste François Hollande qui a fait valoir que la « fidélité pour son parti ne le détournait pas du respect qu’il affichait avec élégance pour les idées qui n’étaient pas les siennes ».

    « Toujours respectueux »

    « Il fut un élu de terrain, rigoureux, engagé au service de ses idées », a ainsi réagi Marine Le Pen, présidente du groupe RN, tandis que Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a rendu hommage à « un adversaire politique toujours respectueux, une voix singulière, attachée à défendre la souveraineté industrielle de la France ».

    Le patron de Renaissance, Gabriel Attal, a décrit « un homme de passion et de conviction, défendant avec sincérité ses idéaux ». 

    Entré en politique au mitan des années 90, Olivier Marleix s’était ensuite implanté en Eure-et-Loir, loin de la circonscription auvergnate de son père. 

    Conseiller général de ce département de 2008 à 2014, il s’était retrouvé il y a un an en ballottage défavorable face à un candidat du RN au premier tour des législatives anticipées, avant de s’imposer au second. 

    Dernières news

    A lire aussi

    Activer le son Couper le son