Nous sommes « résolus à faire échec (aux) trafics en tous genres, pas uniquement le narcotrafic, qui soulèvent des questions de santé publique pour notre pays, mais aussi de sécurité des Françaises et les Français« , a affirmé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot ce samedi depuis Puerto Antioquia, un terminal portuaire situé sur la côte caribéenne, dans une région du nord-ouest de la Colombie où sévit le puissant cartel Clan del Golfo.
Jean-Noël Barrot effectue un déplacement en Colombie afin de participer au quatrième sommet de l’Union européenne et de la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac) qui se tiendra dimanche et lundi dans la ville voisine de Santa Marta, avec une participation réduite des chefs d’État.
Il en a profité pour se rendre dans le golfe d’Uraba où un immense port est sur le point d’être inauguré, une infrastructure qui constitue l’un des plus grands projets d’investissement privé français en Colombie.
M. Barrot a ajouté que la France n’entendait pas être spectatrice « de l’explosion du narcotrafic en Amérique latine, dans les Caraïbes, mais aussi en Europe où l’on voit désormais non seulement la drogue déferler, mais (aussi) les narcotrafiquants se déplacer, installer des laboratoires » . « Tout ça doit cesser » , a-t-il lancé.
Le gouvernement français prévoit ainsi d’ouvrir une académie régionale de lutte contre la criminalité organisée, basée en République dominicaine, qui formera chaque année notamment des enquêteurs et douaniers.
Ce programme de formation est prévu pour l’année prochaine en coopération « en particulier avec la Colombie, premier producteur de cocaïne » , a précisé le ministre.
Il a également évoqué une convention d’extradition entre Paris et Bogota pour les « narcocriminels des deux côtés » , qui doit encore être approuvée par les Parlements des deux pays.
Le ministre a aussi redit sa « préoccupation » face à la situation tendue dans la région après le déploiement militaire ordonné en août par le président américain Donald Trump, et les frappes sur des embarcations soupçonnées de narcotrafic qui ont fait des dizaines de morts dans les Caraïbes et le Pacifique.
Ces opérations militaires américaines « se sont affranchies des règles du droit international et du droit de la mer » , a souligné le ministre.



