Guadalcanal : une bataille épique et des vestiges omniprésents

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    Honiara, la capitale des Îles Salomon, a reçu cette semaine 18 Chefs d’Etats et de collectivités du Pacifique. L’île de Guadalcanal a accueilli ce sommet… mais les échanges n’y ont pas toujours été aussi diplomatiques : Guadalcanal, c’est l’une des batailles les plus terribles de la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique.

    Plusieurs centaines d’épaves tapissent les plages, les forêts et les fonds marins des îles Salomon, morbide héritage de la Seconde Guerre mondiale.

    Le modeste musée national ne donne qu’un tout petit aperçu des combats qui ont fait rage à Guadalcanal. Des dizaines de milliers de Japonais tués, presque autant d’Américains, sur terre, sur l’eau et dans les airs. Et les Salomonais les ont réutilisées pendant leur guerre civile, entre 1998 et 2003

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    « Ils ont trouvé ces armes dans la jungle. Ils les ont ramassées, ils les ont remises en état et les ont utilisées pendant les années de tensions », expliquePatricia Georges, la conservatrice du Musée National des Îles Salomon.

    Dans les jardins du musée, les armes lourdes restaurées côtoient un monument à la gloire de la paix. La Seconde Guerre mondiale est un traumatisme pour les habitants des Salomon, projetés en quelques jours d’un mode de vie tribal à la terreur d’un conflit moderne.

    « En 1942, la population vivait en communautés, et elle a soudain été confrontée à la guerre. Ça a été quelque chose d’inédit. C’était leur guerre, pas la nôtre. Mais cela a affecté la vie de nombreux Salomonais, en particulier ici, sur l’île de Guadalcanal », témoigne Patricia Georges.

    Un homme veut cultiver la mémoire de cette bataille sanglante. Kurt Markwarth a réuni des milliers d’armes et bien plus encore de petits objets : des portefeuilles aux bagues des soldats, en passant par de rares photos… et les centaines de plaques d’identification des militaires : un trésor pour les historiens et les familles des disparus. Une quête inépuisable commencée dès l’enfance, à partir d’un objet trouvé dans la jungle.

    « Le tout premier, c’était une balle. Alors, j’ai cherché aux alentours, et j’ai trouvé de plus en plus de choses », dit-il, « Et puis j’ai commencé à grimper dans les collines, et là, j’ai trouvé des armes, des casques. Il  y en avait tellement, Les habitants ne voulaient pas les toucher, parce que c’était dangereux. Et cette collection a augmenté jusqu’à ce qu’on peut voir ici ».

    Cette bouteille de coca-cola est probablement la plus ancienne à ne pas avoir été bue. Les casques ou les gourdes sont éventrés par les grenades ou les balles, comme ont dû l’être les soldats.

    Certaines armes datent de la guerre de Sécession américaine et ont été réutilisées, parmi de nombreux fusils et pistolets, face aux katanas nippons. « C’est un sabre samouraï, utilisé par un soldat japonais (…) C’est ici que la guerre a connu un tournant. C’est un moment-clef de la Seconde Guerre mondiale », indique Lawrence Kiko, le directeur du Musée National des Îles Salomon.

    Ce patrimoine historique n’est pas encore visible pour le grand public. Mais un nouveau musée est en prévision, pour les touristes, mais surtout pour les Salomonais victimes collatérales du conflit le plus meurtrier de l’histoire.

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