Emmanuel Macron, aux Emirats, annonce la construction d’un nouveau porte-avions

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Le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche la construction d'un nouveau porte-avions à l'occasion d'une visite aux Emirats arabes unis, un allié militaire avec lequel Paris souhaite renforcer son "partenariat stratégique" notamment pour "la stabilité au Moyen-Orient".

« A l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints » , a déclaré le chef de l’Etat sur une base militaire, près d’Abou Dhabi, devant des dizaines de soldats français déployés dans ce pays – où ils sont quelque 900 au total – avec lesquels il est allé partager un repas de fête avant Noël.

Dans ce contexte, il a validé la mise en œuvre de la réalisation du futur porte-avions, un projet lancé en 2018, qui doit entrer en service en 2038.

 

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Lui aussi à propulsion nucléaire, ce bâtiment sera beaucoup plus massif que l’actuel. Il fera près de 80 000 tonnes et environ 310 mètres de long, contre 42 000 tonnes et 261 mètres pour le Charles De Gaulle. Avec un équipage de 2 000 marins, il pourra embarquer 30 avions de combat.

Avant cette annonce, M. Macron s’était entretenu avec le président émirati, cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, qu’il a invité, dans un message sur X diffusé à l’issue de la rencontre, à renforcer le « partenariat stratégique » entre leurs deux pays, en particulier pour « la stabilité au Moyen-Orient » .

La France et les Emirats arabes unis entretiennent des relations très étroites en matière de défense, puisque ces derniers disposent de fleurons de l’industrie française comme le char Leclerc et l’avion de combat Rafale.

Rafale

Ces échanges interviennent sur fond de fortes tensions autour du programme Scaf, le futur avion de combat européen dont le coût est évalué à 100 milliards d’euros, fragilisé par un bras de fer industriel entre Dassault Aviation, le fabricant du Rafale, qui revendique une plus grande autonomie et assure pouvoir le mettre au point tout seul, et Airbus qui représente l’Allemagne et l’Espagne dans ce projet. 

L’idée circule désormais d’associer les Emirats arabes unis, un client majeur de Dassault depuis la commande de 80 Rafale en 2021, au développement d’un futur avion de combat français, sans les Allemands. 

Outre les tensions au Moyen-Orient, illustrées dans ce déplacement, d’autres crises, plus lointaines, restent au premier plan.

Le Kremlin a ainsi fait savoir dans la nuit que Vladimir Poutine, dont l’armée est à l’assaut de l’Ukraine depuis bientôt quatre ans, était prêt à parler à Emmanuel Macron, répondant à des déclarations en ce sens du président français.

L’Elysée a jugé cela « bienvenu » et dit que ses équipes aviseraient « dans les prochains jours sur la meilleure manière de procéder » . La présidence a toutefois prudemment noté que tout se ferait « en toute transparence » avec Kiev et les partenaires européens et afin d’aboutir à la paix.

« Guerre » contre le trafic de drogue

Paris veut aussi désormais s’assurer de l’appui des Emirats dans la « guerre » déclarée par le gouvernement français au trafic de drogue.

D’importants trafiquants y vivent un quotidien luxueux sans être inquiétés, en particulier à Dubaï, selon la justice française.

La délégation française comprend d’ailleurs le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui avait déjà réclamé en novembre aux Emirats arabes unis l’extradition d’une quinzaine de ces personnes, ainsi que le procureur de Marseille Nicolas Bessone et le directeur national de la police judiciaire Christian Sainte.

Emmanuel Macron a dit cette semaine rechercher la coopération des pays où se trouvent certaines « têtes de réseau » , afin de « pouvoir saisir leurs biens » et obtenir leur arrestation.

Le sujet est omniprésent en France depuis l’assassinat en novembre de Mehdi Kessaci, le frère d’un militant engagé contre le trafic de stupéfiants, abattu en plein jour à Marseille.

Les soldats français aux Emirats participent à la lutte contre ce trafic en traquant les bateaux transportant de la drogue dans l’océan indien.

Ils participent aussi aux opérations Aspides, qui protègent les bateaux contre les frappes des rebelles houthis en mer Rouge, et à la coalition contre le groupe Etat islamique.

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