L’un des séismes les plus importants jamais enregistrés, survenu mercredi au large de l’extrême-Orient russe, a provoqué des tsunamis dans le Pacifique, du Japon à l’Equateur, obligeant des millions de personnes à évacuer le littoral et perturbant l’activité économique.
Selon l’institut géophysique américain (USGS), le tremblement de terre de magnitude 8,8 s’est produit à 11H24 locales (23H24 GMT mardi) à 20,7 km de profondeur, à 126 km au large de Petropavlovsk-Kamtchatsky, la capitale de la péninsule russe du Kamtchatka.
Au moins six répliques, dont une de magnitude 6,9, ont ensuite secoué ce territoire, où une femme qui tentait de s’échapper d’une falaise en voiture y a péri. Peu peuplé, le Kamtchatka, où le volcan Klioutchevskoï est par ailleurs entré en éruption, est une des zones sismiques les plus actives de la planète, au point de rencontre entre les plaques tectoniques du Pacifique et nord-américaine.
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Il s’agit du plus important séisme depuis celui, de magnitude 9,1, qui s’est produit en 2011 au large du Japon et qui a provoqué un tsunami ayant causé la mort de plus de 15 000 personnes.
Séisme record depuis 1952
Dans le port de Severo-Kourilsk, dans le nord de l’archipel russe des Kouriles, plusieurs vagues successives ont submergé les rues. L’une d’elles, sur la péninsule du Kamtchatka, a atteint 3 à 4 mètres de haut. L’état d’urgence a été décrété et le chef l’administration territoriale, Alexandre Ovsiannikov, a assuré que « tout le monde » avait été évacué.
« Tout est inondé, la côte entière est inondée » , a témoigné un habitant de la région. « Le port et les usines de la côte sont complètement détruits » , a-t-il affirmé.

La magnitude de 8,8 est la plus élevée enregistrée au Kamtchatka depuis le 5 novembre 1952, quand un tremblement de terre de magnitude 9 avait déclenché des tsunamis dévastateurs dans tout le Pacifique.
Deux millions de Japonais
Au Japon, la télévision a montré des personnes partant en voiture ou à pied vers des lieux plus en hauteur, notamment sur l’île septentrionale d’Hokkaido. Plus de 2 millions de Japonais ont au total été appelés par les autorités à se mettre à l’abri. Une vague de 1,30 m a atteint un port dans le département de Miyagi, dans le nord.
L’agence météorologique japonaise a cependant rétrogradé mercredi les alertes au tsunami dans la majeure partie de l’archipel.

La Chine a également émis une alerte au tsunami dans plusieurs régions côtières.
Les Philippines ont quant à elles exhorté la population des côtes orientales à se rendre vers l’intérieur des terres.
Les autorités de Palau, à environ 800 kilomètres plus à l’est, ont ordonné de quitter « toutes les zones le long du littoral » .
« Une peur réelle »
Sur l’autre rive du Pacifique, le Mexique a aussi mis en garde contre un éventuel raz-de-marée, de même que la Colombie, le Pérou et l’Equateur, qui ont procédé à des évacuations.
« Nous ressentons une peur réelle: il y a un sentiment d’incertitude, nous ne savons vraiment pas ce qui va se passer » , a déclaré Patricia Espinosa, une habitante de l’île Isabela (Équateur), dont la population a été déplacée vers des lieux situés en altitude. Les parcs nationaux des Galapagos ont été provisoirement interdits d’accès et les visiteurs ont dû débarquer des bateaux de tourisme pour se réfugier sur la terre ferme.
Au Pérou, plus de la moitié des ports, 65 sur 121, ont été fermés et la suspension des activités de pêche a été recommandée, tandis que les habitants ont été incités à s’éloigner de l’océan.
Les autorités chiliennes, elles, ont annoncé avoir évacué environ 1,4 million de personnes du littoral.
Les États-Unis ont quant à eux émis une série d’alertes de différents niveaux en Alaska et jusqu’à la Californie.

Des sirènes ont retenti près de la célèbre plage de Waikiki à Hawaï, où un photographe de l’AFP a vu des personnes fuyant vers des endroits plus en altitude.
« RESTEZ FORTS ET SOYEZ EN SÉCURITÉ! », a écrit le président Donald Trump sur les réseaux sociaux.
Le niveau d’alerte au tsunami a finalement été rétrogradé à celui d’appel à la vigilance et l’ordre d’évacuation de certaines zones côtières inondables a été annulé.