Depuis près de 5 ans, Hinerava Saridja a installé Avei’a Nailbar & Beauty by Hine, son salon de manicure-pédicure au sein de l’immeuble Le Bihan. Elle y accueille Femmes de Polynésie pour partager son parcours, ses embûches, sa réussite et son accomplissement. Hine a su réussir son projet en prenant soin d’elle et des autres, un compromis si évident dans le domaine de l’esthétique !
Travailler à son compte
L’onglerie a toujours passionné Hinerava Saridja :
« Déjà depuis le collège ça m’intéressait. Après la 3e, je voulais faire un CAP esthétique, mais ma maman a refusé. Elle voulait absolument que je fasse une filière générale. J’ai fait quelques boulots… mais, voyant que cette voie m’intéressait beaucoup, j’ai finalement passé un CAP esthétique. Ensuite, je me suis spécialisée. J’ai passé une formation pour être prothésiste ongulaire. »
Diplômes en poche, elle travaille en tant que patentée pour plusieurs salons. Après la naissance de son fils, elle décide de reprendre un emploi salarié.
« Et puis l’occasion s’est présentée : j’ai racheté un salon en vente dans l’immeuble Le Bihan pour lancer mon propre commerce. C’est bien de travailler pour d’autres personnes, pour acquérir de l’expérience et se former, mais je pense que toutes les esthéticiennes rêvent, un jour, d’ouvrir leur salon et de travailler à leur compte. »
Ce rêve, cependant, n’est pas si facile. Hine est consciente de la chance qu’elle a eu d’avoir les fonds et le soutien de personnes pour l’aider à concrétiser son projet. Elle ouvre ainsi son salon Avei’a Nailbar & Beauty by Hine en novembre 2019… quelques mois avant la crise du Covid.

« Pendant des années, je ne me payais pas parce que la priorité, c’était mes salariées, le matériel et le loyer. Aujourd’hui, on s’en sort. C’est toute une gestion, c’est difficile mais j’y arrive grâce à mes patentées et à mes clientes. »
Femme d’affaires et prothésiste ongulaire
« J’ai cru que j’étais prête à gérer tout ça, mais en fait, pas du tout ! J’ai la chance de pouvoir avoir les qualifications pour pratiquer, donc je fais les deux : la gestion et la prestation. Au bout de 5 ans, je suis rodée, enfin ! J’ai beaucoup appris sur le tas grâce à ma comptable, à des amies… »

Endosser ces deux rôles est exigeant mais Hine parvient à s’organiser entre les comptes, l’administratif et sa passion pour l’onglerie. Devenir cheffe d’entreprise a été une véritable libération.
« C’est surtout pour ça que je l’ai fait : la liberté ! Les filles sont là, je n’ai pas besoin de fermer le salon. Tous les jours, je peux amener et chercher mon fils à l’école. Je préfère gagner moins et avoir cette liberté, que je n’avais pas quand j’étais salariée. C’est la contrepartie merveilleuse d’être chef d’entreprise à son compte. »

Mais la liberté va de pair avec le stress :
« Le stress ne passe jamais ! Quand je discute avec des chefs d’entreprise, je me rends compte que je ne suis pas la seule. C’est la même chose pour tout le monde ! Mais on a la liberté et la sensation d’accomplissement. Dès que j’ouvre le salon, je me dis : ‘’Waouh, c’est moi qui ai fait ça !’’ Et si mes filles continuent à venir travailler, c’est que je ne dois pas être une mauvaise patronne ! »
Quand les clientes deviennent des amies…
Une des plus grandes fiertés de Hine est d’avoir fidélisé sa clientèle à 90 %.
« J’aime passer du temps avec les clientes. Elles sont devenues mes amies, il y en a même qui sont venues à mon mariage. On offre un espace où les femmes sont tranquilles : quand elles ressortent, elles sont contentes. C’est l’humain qui est le plus intéressant dans ce métier. »

Notre entrepreneuse a trouvé son rythme auprès de ces femmes qui gravitent autour du salon.
« C’est vrai qu’au début quand j’ai ouvert, je voulais que ça bouge. Mais maintenant, je préfère prendre mon temps, bien travailler. C’est le vrai luxe ! »
Une équipe de qualité
« Depuis le début, je ne travaille qu’avec des patentées. J’ai été salariée et cela m’a écœurée, je voulais travailler à mon compte. Mes prestataires travaillent pour moi, mais surtout pour elles. J’ai de la chance d’être tombée sur des personnes formidables, sérieuses et fidèles. »
Et notre patronne sait prendre soin de son équipe :
« Les patentées j’y tiens ! Je veux qu’elles soient payées au début du mois, qu’elles soient épanouies dans ce merveilleux métier. C’est grâce à Hereiti et Paola que le salon tourne ! Je peux partir en vacances tranquille. J’ai beaucoup de chance d’être tombée sur elles. »
Hinerava Saridja est mille fois reconnaissante d’avoir trouvé cette équipe qui prend soin des clientes dont certaines sont devenues des amies. C’est un monde de femmes plein de tendresse qui fleurit dans son salon de beauté.

©Photos : Marie Lecrosnier–Wittkowsky pour Femmes de Polynésie et Hinerava Saridja