A Ua Huka, la langue marquisienne est bien vivante. Sur le site de Tetumu, les membres de l’Académie marquisienne sont allés au-devant de la population pour lui présenter un nouvel outil de transmission : une application pour smartphones et tablettes.
« Cette année, l’Académie fête son 25e anniversaire. Nous voulions marquer le coup, en plus c’est l’année du Matava’a. Depuis le mois de janvier, nous travaillons sur une application trilingue : français, marquisien, anglais, qui vient juste de sortir », explique Jacques Iakopo Pelleau, académicien.
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Baptisé IAEO, ce qui signifie « que la langue resonne », ce lexique numérique est accessible à tous et disponible, même hors connexion. Il réunit l’ensemble des richesses linguistiques de l’archipel.
« Il y a une seule langue marquisienne, mais il y a six parlers dans chaque île qui sont différents. Il faut donc respecter cette diversité. Notre boulot, c’est de protéger, améliorer et diffuser la langue marquisienne », souligne Jacques Iakopo Pelleau.
Sur le stand, la transmission passe aussi par la jeunesse. Sylvain Fournier Teikiheitaa est le plus jeune académicien. Il vit son premier Matava’a au cœur du festival.
« Ça fait toujours du bien de voir du monde ici avec nous, et de voir cette ferveur marquisienne, cette flamme qui ne mourra plus jamais. Je suis content pour mon peuple », sourit celui-ci.
Car le public a répondu présent. Des familles venues d’autres archipels découvrent le travail de l’Académie et l’importance de la langue dans la construction de l’identité marquisienne.
« Je suis venue ici pour que mes enfants puissent voir le Festival des Marquises et comprendre les différentes identités culturelles qu’on a en Polynésie », explique Poema, « le livre en marquisien, c’est une bonne idée pour pouvoir inciter nos enfants et nous-mêmes à reprendre de la fierté et à parler notre langue. »
La langue, c’est aussi une mémoire collective. À Ua Huka — ou Ua Huna — l’Académie et les élus rappellent l’essentiel : respecter l’histoire et les anciens.
« Il ne faut pas qu’on ait de frustration à dire les deux noms. Il n’y a pas de confrontation entre Ua Huna et Ua Huka et notre belle île ne mérite pas cela », estime Ranka Uanoa, adjoint au maire de la commune.
Entre tradition et modernité, livres et application mobile, l’Académie marquisienne dresse un constat : la langue n’est pas figée. Aux Marquises, elle continue de résonner, de se transmettre et de rassembler.



