Une résidence de 49 logements pourrait prochainement voir le jour dans le quartier de Puea, dit quartier des Australes, à Papeete. Un projet immobilier qui suscite une vive opposition de la part d’une partie des riverains, regroupés au sein de l’association de quartier de Puea, qui dénoncent un défaut d’information et d’intégration.
« Si on avait parlé de monter un logement social pour faciliter l’installation des gens de Vaininiore, là oui, ça aurait un autre impact. Je ne pense pas que les gens auraient rouspété. Et c’est là où la mairie aurait pu se saisir de l’occasion pour acheter cette parcelle, regrette le vice-président de l’association Puea Richard Deane, qui pointe aussi le manque d’équipements pour les habitants du quartier. Les jeunes font du sport à l’extérieur, par défaut, parce qu’il n’y a pas de salle » , ajoute-t-il.
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Selon les membre de l’association, qui ont convié la presse sur place ce lundi, le projet ne correspond ni aux besoins, ni aux moyens du voisinage. « L’immeuble, ce n’est pas pour nous. C’est pour les gens qui ont les moyens que nous n’avons pas, poursuit la président de l’association, Miroise Mara. Au lieu de discuter avec nous pour qu’on puisse acheter au moins (…) du jour au lendemain, on a vu que c’était vendu », souffle-t-elle.
Au-delà de l’aspect financier, les habitants redoutent une remise en cause de leurs habitudes de vie. « Je ne suis pas sûr que les prochains locataires, c’est-à-dire les 49 logements qui sont annoncés, apprécient tout le brouhaha qu’il y a autour. Les gens de Vaininiore et Puea ont l’habitude de s’amuser, de crier, de faire la fête. C’est la vie de quartier », observe Richard Deane.
À l’origine d’une pétition qui a obtenu 78 signatures vérifiées sur la plateforme Change.org – un millier selon l’association – , Miroise Mara craint que l’intégration des nouveaux résidents ne soit compliquée. « On n’aura plus notre vie privée, puis je n’aurai plus d’endroit pour mes jeunes qui s’entraînent tous les jours, les enfants qui courent sur la route parce qu’on n’a pas de terrain d’entente (…) on n’a rien du tout », répète-t-elle.
De son côté, la promotrice du projet, Melinda Wane, assure privilégier le dialogue. « Je comprends tout à fait leur inquiétude autour de ce projet. Moi, ce que je souhaite, c’est que les choses se fassent vraiment de manière pacifique, avec bienveillance et respect, assure-t-elle. J‘avais l’intention de les rencontrer, mais pas à ce stade du projet, c’est suivant l’avancement. Je suis à l’écoute et ouverte à toute discussion ».
La commune de Papeete indique pour sa part que le dossier est actuellement examiné par ses services pour avis technique, notamment sur les normes et la faisabilité du projet. Elle précise également que le cahier de doléances mis à disposition en mairie est, à ce stade, resté vide.
