L’histoire de Philippe Petitqueux, ancien maire d’une petite commune des Pyrénées-Orientales, a fait le tour des médias nationaux. Élu dans son village natal de Formiguères en 2020, il a finalement choisi de démissionner de son mandat et de s’installer à Moorea, où il a débarqué en juillet, alors que des tensions minaient le conseil municipal du village de 500 habitants.
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Sollicitant un droit de réponse, il revient en détail sur cet épisode qu’il qualifie volontiers de « guerre de pouvoir » , exacerbée par élections municipales de 2026. « Le mandat ne s’est pas déroulé aussi bien que prévu, concède-t-il. Je me suis retrouvé, au lieu de gérer l’avenir des habitants, confronté à la difficulté de gérer l’opposition, qui avait qu’une seule chose en tête, c’était de me faire démissionner. J’ai tenu bon pendant toutes ces années. Sauf que sur la fin, quand ça prenait trop de proportions, des proportions qui ne visaient plus l’élu, mais plutôt la personne, la famille de la personne, les employés de la commune, j’ai préféré arrêter là et choisir le projet qu’on avait depuis de longues dates, de venir en Polynésie française »
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Interrogé sur le point le plus problématique de son départ – à savoir la décision de rester maire tout en s’installant à Tahiti, et de continuer à percevoir ses indemnités –, l’ancien élu juge la question « compréhensible mais explicable » . Il explique avoir, dans un premier temps, « travaillé à distance » avec sa secrétaire générale. « Après, voyant que l’opposition était en train de gagner du terrain, elle a préféré partir. Donc moi, je n’avais plus d’interlocuteur pour pouvoir continuer à faire quoi que ce soit pour ma commune. J’ai préféré renoncer à mes indemnités dès la fin septembre et garder ce poste de maire jusqu’aux élections » , poursuit-il.
« L’opposition, pendant tout le mandat, n’a eu de cesse d’essayer de bloquer tous les projets qu’on essayait de mener. On a réussi à en mettre certains. Si j’avais démissionné en juillet, par exemple, la mairie aurait basculé à l’opposition et ils auraient tout le loisir de bloquer les projets structurants en cours de réalisation. » , justifie-t-il.
Philippe Petitqueux dénonce l’emballement médiatique suscité par l’article de L’Indépendant ayant donné la parole à son ancien premier adjoint, Serge Vaills. Pour lui, le quotidien n’a « pas fait son travail journalistique » . « S’ils m’avaient contacté pour me demander ma position avant de produire cet article, ça aurait été simple de diffuser un article équilibré. Et là, c’était tout l’inverse. (L’Indépendant) m’a fait passer pour un voleur, alors que je n’ai rien volé » . Pour l’ancien édile, son adversaire politique, qu’il dit candidat à sa succession, s’est offert « un petit peu de publicité » .
« Moi, je n’ai pas choisi de faire carrière politique. C’était juste une parenthèse (…). Mais ça s’est transformé, finalement, en une mauvaise expérience. J’ai réussi quand même de beaux projets pour ma commune (…) qui resteront bien après mon départ » , conclut-il.
Il souhaite désormais se concentrer sur son nouveau projet professionnel dans le Pacifique : développer l’accrobranche sur l’île sœur, au sein du Tiki Parc. « Je veux exercer mon activité professionnelle et être tranquille et paisible, dans le respect, avec les habitants et la vie polynésienne. J’avais déjà une activité d’accrobranche en métropole, donc c’est quelque chose que je connais bien »



