Amy U est encore sidérée par le tragique éboulement qui causé la mort de 8 de ses voisins. Parmi les victimes, une fillette qu’elle croisait régulièrement. « C’est un peu difficile », témoigne-t-elle les larmes aux yeux, « voir cette petite fille passer, c’est dur. C’est un deuil pour toute la Polynésie. Un enfant qui part, c’est toujours difficile ».
Au-delà du choc, cette mère de 5 enfants s’inquiète aussi pour l’avenir des « vivants », les habitants du quartier qui craignent un nouvel éboulement.
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« Revivre ce traumatisme, je ne sais pas si c’est supportable pour quelqu’un (…) Il y a 2 boules qui sont concentrées. Il suffit que l’une d’elles tombe et c’est la montagne qui tombe », dit-elle.
« Au nom » des riverains, Amy s’est entretenue avec le président Moetai Brotherson. « Je suis reconnaissante pour tout ce qui a été mis en place (…), mais on sera où dans 7 jours ? On sait que ça va retomber », dit-elle en espérant que les autorités trouvent « une solution pérenne et rassurante » pour les « sinistrés ».
« On a construit toute une vie ici. Est-ce que c’est viable ? (…) On n’arrive pas à se projeter. Est-ce que l’on va perdre notre maison ? Comment va-t-on faire financièrement ? (…) On vit dans l’incertitude », souffle la mère de famille.
Et celle-ci d’ajouter : « Psychologiquement, c’est dur. Je ne le souhaite à personne. Autant pour nos défunts voisins que pour ceux qui restent, mais je sais que toute la population est derrière nous ».



