Ils sont Calédoniens, Japonais ou Américains, et ils ont remporté les premières places du concours Ori Tahiti Nui 2025. Comment ces danseurs ont-ils acquis une telle maîtrise des danses locales ? Confrontés régulièrement à ces élèves issus d’autres pays, les enseignants du Conservatoire les observent. C’était le cas à l’occasion du 28ᵉ stage international organisé par l’établissement.
Pour Wilton Itae-Tetaa, professeur au Conservatoire artistique de la Polynésie, ces victoires sont une fierté, mais aussi une leçon pour les élèves du Fenua. « Ils ont gagné un premier prix, moi je dirais c’est une fierté parce que voilà tous ceux qui ont appris à ces élèves, aujourd’hui on voit le fruit de leur travail à l’extérieur, je dirais ça. Après, pour nos enfants qui ont pris les deuxième, troisième place, ça va être une leçon (…) il faut travailler, il faut vivre sa culture tous les jours. La différence c’est une question de discipline, ils sont là pour gagner ».
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Cet esprit de compétition, davantage cultivé à l’extérieur, est également constaté par Vanina Ehu, professeure de danse et responsable de la section arts traditionnels du Conservatoire. « Dans les écoles, il ne faut pas que ça, ils travaillent sur le challenge, sur l’endurance, c’est complètement différent de nous. En fin de compte, eux ils ont un esprit plus challenge, compétition. Ici nos enfants ils se contentent de ce qu’on leur donne, ils n’ont pas dans leur tête encore ce nombre, cet engouement là pour la compétition individuelle. Je trouve que ça, c’est beau ».
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Durant cette semaine de stage, les 70 élèves internationaux plongent au cœur des fondamentaux du ‘ori Tahiti : pas, posture, musique, chant. Un travail intense, motivé par un engouement profond pour la culture polynésienne.
Pour Mike Teissier, enseignant polyphonique, cet enthousiasme venu de l’extérieur agit comme un moteur pour la jeunesse locale. « Je pense que ça ne peut que tirer le niveau vers le haut et réveiller notre jeunesse, réveiller les locaux, dire que certes ça nous appartient et qu’à côté tu as des étrangers, tu as des gens qui eux aussi aiment notre culture, qui sont fans de la Polynésie, qui sont fans de ‘ori Tahiti, qui sont fans de pas mal de disciplines de chez nous et qui le font sérieusement (…). Quand c’est fait avec respect et que tu vois que c’est une passion je n’ai rien contre ça » , assure-t-il.
Vendredi, ces passionnés passeront à leur tour devant un jury, dans les différentes catégories du stage, pour mesurer leur progression. Un rendez-vous qui s’annonce intense, reflet d’une pratique du ‘ori Tahiti désormais résolument internationale.



