Il reconnait les coups, mais pas être responsable de leurs lourdes conséquences. Ce maçon de profession, également agriculteur à ses heures, est jugé depuis ce vendredi pour violences volontaires ayant entrainé une infirmité permanente.
Le 14 juillet 2023, à Tumara’a (Raiatea), l’homme de presque 42 ans aujourd’hui avait lourdement battu sa conjointe avec laquelle il est en couple depuis 25 ans. Pour avoir jeté un couteau au sol, celle-ci avait reçu une pluie de coups d’une violence extrême au visage.
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“C’est la première fois de ma vie que j’ai vu des traces de coups aussi choquantes (…) Elle ne pouvait pas ouvrir les yeux. Cela ne semblait pas possible qu’il ait utilisé que ses mains”, a témoigné à l’audience, ce vendredi, la gendarme qui a dirigé l’enquête.
Hospitalisée dans un premier temps sur l’île, la victime avait rapidement été évasanée au CHPF de Taaone en raison de la découverte d’un traumatisme crânien et d’un œdème cérébral faisant craindre pour sa vie.
Elle avait été sauvée grâce à une intervention neurochirurgicale, mais elle conserve aujourd’hui de lourdes séquelles. Des “troubles cognitifs et psycho-comportementaux”, mais aussi une “perte d’autonomie”, a constaté l’expert.
“Elle n’est plus la même qu’avant”, a acquiescé sa belle-sœur à l’audience. Entendue par les gendarmes quelques mois après les faits, la victime avait indiqué qu’elle ne conservait plus aucun souvenir des violences subies ce jour-là.
Elle avait aussi déclaré qu’elle “accordait son pardon” à son conjoint et qu’elle désirait reprendre sa vie de couple avec lui. Un vœu également formulé par l’accusé.
“Je l’aime beaucoup (…) La prison, ça te fait comprendre de ne plus faire ça”, a-t-il assuré. Et s’il avait déjà frappé sa femme par le passé, aussi violemment, c’était “la première fois”.
Elle aussi s’en était déjà prise à lui. Il y a quelques années, elle avait été condamnée à 2 ans de prison avec sursis pour l’avoir grièvement blessé avec un couteau.
Pour ce qui est des évènements du 14 juillet, le quadragénaire a déclaré qu’ils n’étaient pas de sa “faute”. Il a, certes, reconnu avoir levé la main sur sa compagne, mais a précisé que c’est sa chute qui aurait provoqué les graves dommages.
“Elle est tombée et elle s’est cassé la tête sur les carreaux”, a-t-il dit. “Donc ce n’est pas de votre faute ?”, a enchainé la présidente de la Cour. “Non, madame”, a-t-il répondu.
Ce vendredi, des proches ont été amenés à témoigner. Ils ont décrit un homme “gentil”. “Il m’a beaucoup aidée. Quand j’étais dans le besoin, il était toujours là pour moi (…) J’ai été étonnée qu’il soit devenu comme ça. Ce n’est pas quelqu’un de méchant”, a estimé sa petite sœur.
Reste que le quadragénaire fait aussi l’objet d’une seconde procédure. Sa fille, qu’il n’a pas élevée et qui s’est constituée partie civile au procès, a déposé plainte contre lui pour des viols incestueux.
Ce dossier devrait être prochainement clôturé avec, à la clé, un possible nouveau renvoi de l’intéressé devant la Cour d’assises, mais pour des faits de toute autre nature.
Son procès pour violences volontaires ayant entrainé une infirmité permanente devrait s’achever ce lundi. L’accusé encourt 15 années de réclusion criminelle.



