Antenne de l’association Emauta, le foyer la Samaritaine de la Mission offre 25 places aux femmes victimes de violences intrafamiliales. Souvent complet, il constitue un des rares refuges pour celles qui fuient les coups, les humiliations ou les pressions invisibles mais ravageuses. Encadrées par une équipe socio-éducative, ces résidentes cherchent ici à se protéger… et à se reconstruire.
Parmi elles, Jennifer*, mère de deux enfants, est hébergée depuis près d’un mois. Elle raconte les raisons de son arrivée : « Si j’ai décidé de venir ici, c’est pour faire un changement pour moi-même. Le fait d’être dans une structure qui est assez encadrée, qui a des règles à respecter, me permet de rester ici en étant sobre. Ça me permet de ne pas d’aller me noyer dans l’alcool avec mes chagrins et ma détresse », explique-t-elle.
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Chaque mois, 41 femmes témoignent encore devant le tribunal de Papeete des violences subies. Les facteurs aggravants sont connus : poids des réseaux de parenté, isolement géographique, alcool, stupéfiants.
Un constat que partage Lindy Huuti, monitrice-éducatrice au sein du foyer. « Je dirais qu’effectivement, la drogue aussi peut faire tendre à toutes ces violences, surtout par rapport aux hommes,, parce que la plupart des tane consomment de l’ice ou autre, et puis ils deviennent assez virulents vis-à-vis de la femme, en sachant que la femme peut aussi être dépendante financièrement. Dès lors qu’elles arrivent, on leur donne le temps de se reposer surtout, de pouvoir assimiler toutes les choses qu’elles ont pu vivre par rapport aux violences conjugales et surtout de leur apporter un cadre sécurisant ».
Au foyer, l’entraide entre résidentes constitue un soutien essentiel. « Il y a des résidentes qui ont des séquelles assez apparentes, comme on voit psychologiquement et mentalement, physiquement aussi. On arrive à échange, ça nous libère de notre poids de femmes violentées », ajoute Jennifer.
Pour renforcer l’accompagnement, une maison spécialisée doit prochainement ouvrir à Pirae, près du Pu o te Hau. Un outil supplémentaire pour permettre aux victimes de trouver une voie vers la sécurité et la dignité.
*Le nom a été modifié.



