Le CMA a été sollicité par l’association Taura Tupuna – présidée par Moana’ura Tehei’ura – elle même mandatée par le gouvernement pour concevoir une partie de la décoration officielle de Matari’i i ni’a. Les kakemono, qui seront installés dans les rues de Papeete, s’inscrivent dans le thème « Pétroglyphes/Société ».
« Toute l’école a été concernée par ce projet. C’était vraiment un projet fédérateur« , souligne Anatauarii Tamarii, directeur du CMA. Engagé avant sa prise de fonctions, le projet a été mené à son terme grâce à l’équipe pédagogique et aux élèves de tous niveaux.
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Un travail artistique mené en sept ateliers
Pendant trois semaines, les élèves ont suivi un parcours de fabrication précis. Ils ont d’abord mesuré et découpé les cinquante panneaux de trois mètres, avant de les teindre et sécher au soleil pour obtenir un effet proche du tapa. Ils ont ensuite créé et découpé des pochoirs représentant pétroglyphes, faune et éléments de la nature, utilisés pour appliquer les motifs au tampon et à la peinture. Le travail s’est terminé en atelier de couture, avec la réalisation des ourlets, puis par les finitions et le repassage des kakemono avant leur utilisation.
Les élèves, acteurs de leur culture
« On a coloré les kakemono dans trois couleurs différentes, puis appliqué la peinture pour marquer les motifs. On nous a appris à tamponner en faisant des pointillés, pour que la couleur prenne bien« , explique Tepoheiarii Tangata, élève en première année. “J’ai beaucoup appris sur la manière d’appliquer la peinture et de bien colorer le tissu« , ajoute-t-il.






De son côté, Temani Tetuamanuhiri insiste sur la dimension collective du travail et sur le sens culturel du projet : « On a choisi trois thèmes pour représenter Matari’i i ni’a : l’être humain, la nature et l’océan« , raconte Temani Tetuamanuhiri. « Ce n’était pas difficile, mais il fallait être patient. J’ai surtout préféré le travail en groupe, comme ça tout le monde s’unit dans tout ce qu’on fait. »
Les kakemono seront installés pour accompagner les cérémonies officielles, qui marquent l’entrée dans la saison d’abondance selon le calendrier ancestral polynésien. Pour le directeur du CMA, ce type de projet est essentiel : « Cela permet aux élèves d’être acteurs et ambassadeurs de leur culture. Ils acquièrent des compétences artistiques tout en comprenant ce que représente Matari’i i ni’a pour les Polynésiens. »
Les décorations sont désormais prêtes à rejoindre Papeete pour les célébrations du 20 novembre.



