Des centaines de Polynésiens ont commémoré ce mardi l’Armistice signé le 11 novembre 1918 et les combattants engagés pour la paix. Ils rendent hommage aux 300 poilus tahitiens qui ont perdu la vie au cours de la Grande Guerre.
« On célèbre à la fois les anciens combattants, les gens qui sont tombés et ceux pour qui ils sont tombés, c’est-à-dire la paix aujourd’hui et la liberté que nous avons retrouvée », résume le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Alexandre Rochatte. « La mémoire est là pour nous rappeler les leçons de l’histoire. Certains malheureusement ne semblent pas retenir ces leçons », commente le président du Pays Moetai Brotherson.
Massacre d’une ampleur sans précédent, la Première Guerre mondiale a fait près de 10 millions de morts parmi les forces armées. Un pan de l’histoire qu’il ne faut pas oublier, alertent les anciens combattants. « Il y en a beaucoup qui ne savent pas, qui ne voient pas encore les choses, mais il y en a qui voient, il y en a qui savent pourquoi on est là » , glisse Célestin Tehereio, ancien parachutiste, appuyé par Bill, ancien combattant de la guerre du Vietnam. « Il faut constamment rendre hommage à tous ceux qui sont tombés pour nous, pour nous aujourd’hui. Sans eux, on sera privés de liberté, voilà le mot à dire », ajoute ce dernier.


« Ce qui se joue, c’est la géopolitique mondiale »
Depuis 80 ans, plus aucune guerre ne s’est déroulée sur le sol français. Mais la France a participé à une vingtaine de conflits armés aux quatre coins du globe. Face à la menace russe et à l’éventualité d’une reprise des essais nucléaires aux États-Unis, la question du maintien de la paix reste d’actualité.
« Nous, on a une relation particulière au nucléaire, on est évidemment contre toute prolifération des armes nucléaires, on est pour la suppression de l’arme nucléaire. Maintenant, ce qui se joue, c’est de la géopolitique mondiale, c’est des affrontements de grands blocs. Il y a beaucoup de bluffs aussi là-dedans, c’est de la surenchère, on sait bien que celui qui a lancé ce débat est un as du bluff, mais il faut espérer que ça restera du bluff » , constate Moetai Brotherson.
Malgré les inquiétudes, la cérémonie a aussi porté un message d’espérance. Plusieurs délégations de collégiens venues de toute l’île de Tahiti ont participé aux commémorations pour honorer la mémoire des anciens et apprendre les leçons du passé. « Nos générations n’ont pas connu la guerre, ils ont connu les guerres ailleurs mais pas les guerres sur notre territoire et c’est important de se souvenir parce que c’est comme ça qu’on cultive la paix », conclut Alexandre Rochatte.
La cérémonie s’est conclue par la remise de distinctions : quatre récipiendaires ont reçu la Légion d’honneur et la médaille militaire, symboles de courage, de mémoire et d’un engagement toujours vivant pour la paix.



