Movember : plus de 400 nouveaux cas de cancer de la prostate en trois ans en Polynésie

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En Polynésie française, le cancer de la prostate reste le plus fréquent chez l'homme. Entre 2019 et 2021, 418 nouveaux cas ont été enregistrés selon les dernières données de l'Institut du Cancer de Polynésie française (ICPF). Ce mois de novembre, à l'occasion de Movember, le pôle dépistage multiplie les actions de sensibilisation dans les entreprises et le grand public pour encourager la prévention.

Sur la période 2019-2021, un rapport de l’ICPF fait état d’un taux d’incidence moyen d’environ 78 nouveaux cas pour 100 000 habitants, ce qui place la Polynésie dans une position intermédiaire parmi les territoires du Pacifique. Le cancer de la prostate représente 29% des cancers masculins et 14,5% de l’ensemble des cancers recensés sur le territoire.

Données d’incidence du cancer de la prostate en Polynésie française, 2019-2021

D’après l’ICPF, les hommes sont diagnostiqués vers 69 ans, proche de celui observé en métropole (68 ans). Le cancer reste rare avant 50 ans, mais les taux demeurent élevés au-delà de 70 ans, contrairement à la métropole où ils tendent à baisser. Le plus jeune patient diagnostiqué durant cette péruide avant 48 ans, le plus âgé 93 ans.

Proportion de cas de cancer de la prostate en fonction des catégories d’âge en Polynésie française, 2019-2021

En 2019, 32 décès liés à une tumeur maligne de la prostate ont été enregistrés, faisant de cette pathologie la deuxième cause de décès par cancer chez l’homme. « Le nombre de cas augmente lentement sur dix ans, mais on observe une stabilité du taux d’incidence depuis 2018« , précise un rapport de l’ICPF.

Pas de dépistage organisé mais une prise en charge partielle

Le Dr Laurent Stien, responsable du pôle dépistage à l’ICPF, rappelle que le dépistage du cancer de la prostate n’est pas systématique : « Ce n’est pas un dépistage organisé. Il y a une prise en charge, comme pour tout acte, par la Caisse de prévoyance sociale (CPS) à 70% mais pas à 100% comme pour les mammographies ou les frottis. C’est une décision qui doit être prise individuellement avec son taote, selon les facteurs de risque.« 

Le dosage du PSA reste l’examen de référence pour détecter une anomalie. Il est conseillé à partir de 50 ans, ou dès 45 ans en cas d’antécédents familiaux.

Mobilisation sur le terrain : entreprises et événements sportifs

En ce mois de Movember, l’ICPF multiplie les interventions de sensibilisation : « Nous allons à la rencontre du public dans plusieurs entreprises et administrations : la Banque de Tahiti, le Port autonome, la CPS, Europe Assistance, la Direction des ressources marines, Air Tahiti Nui ou encore la Polynésienne des Eaux« , détaille le Dr Stien.

Des stands d’information sont également prévus à la CPS et au Motu d’Arue, en marge d’une manifestation sportive, pour parler de santé masculine sans tabu.

Les médecins rappellent qu’un diagnostic précoce permet une prise en charge efficace et augmente les chances de guérison.

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